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Traducteur de bandes dessinées pour un journal, Teddy fait un jour la connaissance de son nouveau patron, un être un peu fantasque qui s'est donné pour but de rendre les gens heureux.
"...j'ai une question à vous posez: qu'est-ce que je peux faire pour vous rendre heureux?
-Vous n'auriez pas une île déserte? répliqua le traducteur.
-J'en ai une: l'île Madame!"
Et voilà comment Teddy se retrouve gardien de cette petite île au milieu du Saint-Laurent. Très vite, il s'installe dans une bienfaisante routine rythmée par ses traductions, ses tours de l'île, ses conversations avec son
chat et les visites hebdomadaires du patron. Teddy semble très heureux mais insuffisamment aux yeux du patron qui va tenter de briser sa solitude. Chaque grande marée va voir débarquer sur l'île un nouveau locataire: une jeune femme et son chat, la propre épouse du patron, un auteur, etc. Une petite communauté se crée ainsi sur l'île.
C'est ma première incursion dans l'oeuvre de Jacques POULIN en particulier et dans la littérature québécoise en général et j'avoue que j'ai été séduite. Rien d'exceptionnel dans ce petit livre mais une ambiance, une justesse de ton. L'écriture et l'histoire peuvent paraître simples de prime abord mais tout cela est bien plus profond, après réflexion. C'est en quelque sorte une fable sur le bonheur, la vie en société, l'acceptation de l'autre dont la morale pourrait être: l'enfer, c'est les autres. Et c'est là la prouesse de Jacques POULIN qui raconte une histoire bien gentillette en apparence mais qui s'avère d'une extrême cruauté au final.
Je suis charmée par cet auteur surprenant et je ne vais pas en rester là avec lui. Je pense déjà à La tournée d'automne qui me fait de l'oeil depuis un moment déjà.
En cette année 1889, Paris est en effervescence! La foule se presse aux portes de l'Exposition universelle et la tour Eiffel est l'endroit où il faut être allé. Victor Legris, libraire rue des Saints-Pères, n'est pas en reste. Il doit y retrouver son associé et père de coeur Kenji Mori et son ami Marius Bonnet qui souhaite le voir participer à son nouveau journal. Pour Victor, deux faits vont marquer cette rencontre: il fait la connaissance de la belle Tasha, une artiste russe dessinatrice du journal et il assiste au décès d'une femme apparemment piquée par une abeille. Il ne sait pas
encore que cette mort est un meurtre, le premier d'une série et que pour l'occasion il va se découvrir une âme de détective.
Premier tome d'une série qui a attiré mon attention depuis un moment déjà. Je ne regrette pas de m'y lancer tant j'ai adoré ce premier tome! Certes il y a une enquête policière mais là n'est pas l'essentiel. Ce qui compte, c'est d'abord Paris. J'ai découvert la capitale de la fin du XIXème siècle avec son Exposition universelle grouillante de monde, sa tour Eiffel, ses quartiers, ses fiacres, ses petits métiers. Bref, une ville et toute une époque à découvrir et qui sont merveilleusement bien rendues par Claude IZNER. Et, il ne faut surtout pas oublier les personnages: Victor Legris, le libraire qui s'improvise détective, son associé; l'énigmatique Kenji Mori, Joseph, leur commis couvé par sa mère et la belle Tasha qui aimerait vivre de sa peinture. Ils sont tous attachants et on a vraiment envie de connaitre la suite de leurs aventures.
Bref, un premier tome particulièrement réussi qui incite à continuer la série.
Depuis trois siècles, le fantôme de Sir Simon hante Canterville Chase, effrayant, sans distinction, lords, duchesses, révérends et gouvernantes. Mais les choses changent quand une famille d'américains, achètent le château. Pragmatiques et terre à terre, les Otis ne se laissent pas émouvoir par une apparition, un cliquetis de chaînes, un cri lugubre ou une tâche sanglante. Pire! Les jumeaux de la famille prennent un malin plaisir à tourmenter le fantôme, lui tendant des pièges dans les couloirs du château et se riant de lui à la moindre occasion. Seule Virginia, jeune fille sensible,
ne participe pas ces humiliations incessantes.
Une petite nouvelle à la fois drôle et émouvante. J'ai pris plaisir à suivre les péripéties d'un fantôme qui de terrifiant devient terrifié. J'ai beaucoup apprécié les petites piques à l'égard des américains si sûrs d'eux-mêmes et de leur supériorité sur les anglais tellement archaïques dans leurs superstitions. WILDE se moque gentillement, tout cela est très léger mais fera sourire les petits et les grands. A lire en tout cas.
Une femme d'une quarantaine d'années, quittée par son compagnon, vide son compte et part à Venise en hiver. Dans la petite pension où elle loue une chambre, elle fait la connaissance d'un vieux prince russe cloué sur une chaise roulante et d'un couple d'amoureux. Au cours de ses promenades dans la ville désertée par les touristes, elle rencontre un libraire qui va lui faire aimer sa ville.
L'histoire plus que banale d'une femme quittée qui déprime est rehaussée par les rencontres plutôt improbables qu'elle fait à Venise. Un prince russe tourmenté par son passé! Une danseuse de
ballet amoureuse de son art et d'un homme! Un libraire passionné dans une petite boutique! Tout cela fait un peu cliché et ne m'a pas convaincue. C'est aussi le cas du style de Claudie GALLAY. Son écriture saccadée, ses phrases courtes réduites à leur plus simple expression m'ont gênée dans ma lecture. Je ne peux pas pour autant affirmer que je n'ai pas aimé ce livre. J'en retiens les magnifiques descriptions de Venise sous la brume de l'hiver, rongée par l'eau et le sel, et aussi une certaine ambiance, calme et sereine. Je reviendrai un jour où l'autre vers cette auteure.
Ayumu est Shino sont deux collègiennes très liées. Shino, brillante élève, rêve d'intégrer le prestigieux lycée Nishi. Elle va tout faire pour aider Ayumu à améliorer ses médiocres résultats scolaires afin qu'elles ne soient pas séparées. Mais ce faisant, Shino a négligé ses propres révisions et elle échoue à l'examen d'entrée. Peinée et révoltée, elle rompt tout contact avec son amie de toujours. C'est donc seule qu'Ayumu fait sa rentrée au lycée. Mais le coeur n'y est plus. Ayumu est au plus mal, elle se sent coupable et, pour atténuer sa peine, elle s'inflige de profondes
blessures en se tailladant la peau. Elle fuit toute amitié par peur de souffrir à nouveau. Pourtant, une élève de sa classe, Manami, se rapproche d'elle.
Attention! Si ce manga ressemble dans sa forme à un shojô traditionnel, il n'en est rien pour le fond. On est bien loin des histoires d'amour à l'eau de rose! Ici, on touche au mal-être des adolescents et on parle de scarifications et de tentatives de suicide. Ce premier tome est prometteur mais il n'est pas à mettre entre toutes les mains. Il ne faut pas se laisser abuser par la jolie couverture, l'ambiance est sombre, il y a du sang et des larmes. Alors, un shojô qui s'éloigne des sujets frivoles habituels et qui lève le tabou sur certains problèmes des ados, je dis "oui!" et je vais lire la suite même si je crains le pire pour cette pauvre Ayumu.
A la fin du mec de la tombe d'à côté, Désirée, titillée par son horloge biologique, avait demandé à Benny de lui faire un enfant malgré leur séparation. Ils s'accordaient trois tentatives pour mener à bien ce projet.
Je ne vais pas laisser planer un suspense inutile et dévoiler tout de suite que Désirée va effectivement se retrouver enceinte. Elle va donc quitter sa vie citadine et son petit appartement confortable pour s'installer à la ferme avec Benny.
Grosse déception avec cette suite! Si le principe reste le même avec l'alternance des chapitres entre les pensées de Désirée
et celles de Benny, le tout est terriblement geignard et dépourvu de l'humour qui faisait le charme du premier tome. Et l'auteur sombre dans la caricature.
Benny apparaît comme un rustre, un macho qui n'a rien compris à la libération de la femme et au partage des tâches. De plus, il ne réfléchit pas plus loin que le bout de son champ! Des journées à rallonge, un travail de titan, des finances désastreuses et des factures qui s'accumulent mais il n'en démord pas, c'est cette vie-là qu'il rêve de transmettre à son héritier!
Désirée, la citadine amoureuse des livres et de l'art, se voit métamorphosée en poule pondeuse geignarde. Ceci dit, il y de quoi se lamenter quand on élève des enfants en bas-âge (il faut croire que les moyens de contraception ne sont pas encore parvenus en Suède!), qu'on aide au travail de la ferme, qu'on fait le ménage et la cuisine et tout ça sans pour autant renoncer à son travail de bibliothécaire.
Ces deux-là, je les avais trouvé attachants et touchants. Ici, j'ai eu envie de les secouer un bon coup! Pauvre Désirée! Il faut dire qu'elle s'est embarquée dans une vie qui représente tout ce que je déteste: une flopée d'enfants, un compagnon qui cherche une servante plus qu'une épouse et pour couronner le tout, une ferme! Beurk! Beurk! Beurk!
J'ai lu une descente aux enfers et ce n'est pas exactement comme ça que j'imaginais cette suite. Pour moi, elle est aussi inutile que ratée. Trop pessimiste, trop répétitive, pas indispensable, surtout si on veut rester sur la bonne impression du premier tome.
Bruno Cadogan, jeune universitaire américain, se rend à Buenos Aires, sur les traces de Julio Martel, un chanteur de tango dont on dit qu'il est meilleur que Carlos Gardel. Mais l'homme est malade et ne se produit plus guère que selon son envie et dans les endroits les plus insolites de la ville. Bruno Cadogan doit mener ses recherches dans une ville immense, dans un labyrinthe de rues où il est facile de se perdre, dans un pays où souffle le vent de l'insurrection. Le chanteur reste insaisissable et il n'est pas certain que l'étudiant fasse partie des élus qui ont eu le bonheur d'entendre
cette voix unique qui n'a jamais été enregistrée...
Avec ce chanteur de tango, je m'attendais à de la chaleur, de la passion, des frissons...pour finalement me retrouver à errer dans Buenos Aires, ville tentaculaire et désincarnée, à la suite d'un jeune américain poursuivant deux mirages: Julio Martel, d'une part, et l'aleph de Borges, d'autre part. Et même si je comprends la comparaison, la métaphore, j'ai trouvé tout cela trop "intello" à mon goût. Je me suis perdue dans ce livre que j'ai finalement trouvé très hermétique. Peut-être aurait-il fallu lire Borges précédemment?
Bruno Cadogan, héros et narrateur de l'histoire est, quant à lui, assez terne et peu attachant. Sans doute parce que le véritable personnage de l'histoire est Buenos Aires, belle, effrayante, flamboyante, rebelle, misérable....comme un tango! Pourtant, la ville ne suffit à sauver un roman, au final, assez ennuyeux. Dommage.
Dans le froid glacial de l'hiver islandais, on découvre le cadavre d'un jeune garçon au pied de l'immeuble où il vivait avec sa mère et son demi-frère. Erlendur et son équipe, chargés de l'enquête, commencent leurs investigations en interrogeant la famille, les amis, les professeurs de l'enfant. Comme le petit Elias était d'origine thaïlandaise, les soupçons se portent très vite sur un crime raciste. Mais aucune piste n'est à négliger, racket, pédophilie, et l'enquête promet d'être longue. D'autant qu'Erlendur est perturbé par des coups de fil anonymes qu'il soupçonne provenir
d'une femme portée disparue et par la lente agonie de son amie Marion Biem qui se meurt, seule, à l'hôpital.
Contrairement à son habitude, c'est dans le présent qu'INDRIDASON a choisi d'ancrer la nouvelle enquête d'Erlendur, un présent bien sombre dans une société islandaise qui, habituée à vivre en quasi-autarcie, connait des vagues d'immigrations et le racisme qui en découle. La société se doit d'évoluer et d'intégrer ces nouveaux arrivants. Pour Erlendur, c'est la découverte d'une solitude, d'un isolement, d'une souffrance. Mais les étrangers ne sont pas les euls touchés, chacun doit faire face à sa propre solitude et à l'indifférence générale. On vit seul, on meurt seul. Erlendur le sait bien, lui qui vit seul, avec le fantôme de son frère disparu, avec sa culpabilité d'avoir abandonné ses enfants.
Certes cette immersion dans la société islandaise actuelle est plutôt intéressante mais il faut bien avouer que cet opus n'est pas le meilleur d'INDRIDASON. L'enquête piétine et traîne en longueur. Les fans, dont je suis, le liront par attachement pour Erlendur et par fidélité. Les autres pourront s'en passer et lui préférer les tomes précédents qui sont bien supérieurs.
Sophie est folle. Sa folie s'est installée petit à petit, insidieusement. Un objet rangé dans un endroit incongru, la voiture qu'on croyait garée dans une rue mais qui est ailleurs, une réservation pour une pièce qu'on annule sans raison, une erreur de dossiers au bureau...des petits faits sans importance qui, accumulés, ont fini par bouleverser sa vie. La folie s'est installée pour atteindre son paroxysme le jour où Sophie se réveille serrant dans ses bras le corps mort de l'enfant dont elle avait la charge. Même si elle ne s'en souvient pas, tout indique qu'elle l'a tué. Il lui faut
fuir. Mais comment cette jeune femme équilibrée, bien dans sa vie, bien dans son couple, en est-elle arrivée là? Pourquoi une telle folie? Une telle descente aux enfers? Sophie va tout faire pour répondre à ces questions.
Un thriller psychologique qui m'a emportée dès les premières pages! Cette histoire machiavélique au suspense haletant se lit d'une traite, pas de temps mort, pas un instant pour reprendre son souffle. La construction est très originale et nous mène vers la compréhension de toute l'horreur et la perversité de ce que vit Sophie. Pierre LEMAITRE a réussi là un excellent livre à lire, à dévorer même! Je n'avais jamais lu cet auteur mais je compte bien le suivre de très près.
Mièvre, ridicule, mal écrit, etc.
Avec François, Nathalie a connu le coup de foudre, le mariage, l'amour parfait. Mais un dimanche comme les autres, François ne rentre pas de son footing matinal, fauché par une voiture. Anéantie, la jeune femme n'a plus goût à rien, mais elle finit par refaire surface et reprend son travail de cadre dans une entreprise suédoise. Là, elle affronte la pitié de ses collègues et les tentatives de consolation et de séduction de son patron. Pour Nathalie, cependant, plus rien ne compte hormis son travail et son coeur est définitivement fermé à l'amour. Un jour pourtant, sur une impulsion, elle embrasse Markus, un collaborateur suédois terne et un peu gauche.
Une lecture rapide et légère qui n'a rien de transcendant. J'ai du mal à comprendre l'engouement suscité par ce livre chez de si nombreux lecteurs. Creux, plat, superficiel sont les adjectifs qui me sont venus à l'esprit en le fermant. FOENKINOS enchaîne les faits si rapidement que j'ai peiné à m'attacher à ses personnages dont la psychologie est à peine effleurée. L'histoire en elle-même m'a semblé sans intérêt. Quel en est réellement le propos? La perte d'un être cher? Le deuil? Le renouveau amoureux? Peu importe puisque rien n'est approfondi! Et que dire du style?! Les chapitres sont entrecoupés de choses et d'autres: chansons, dictons, recettes, résultats sportifs,etc. Pour moi, c'est du remplissage sans intérêt. Par ailleurs, le livre est truffé de notes de bas de page,sortes de tentatives d'humour de l'auteur d'une affligeante inanité.
Bref, je l'ai terminé, d'une part parce que je n'abandonne jamais une lecture, et d'autre part parce qu'il est très court. FOENKINOS n'a pas su me convaincre et je crois que nous n'avons pas, lui et moi, d'atomes crochus. Je ne pense pas ouvrir un autre de ses livres.