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Depuis quelques années, en France, la précarité est brandie comme label unificateur de mobilisations dont les acteurs sont socialement très hétérogènes. De tels mouvements et les mots d'ordre qu'ils prennent pour étendard invitent à deux types d'interrogation. Quelles sont les conditions de réalisation de ces mobilisations que la sociologie considère généralement comme " improbables " ? Quels sont les usages possibles de la " précarité " comme label et cause légitime à défendre ? Autrement dit comment peuvent être mobilisés les précaires, mais aussi comment la précarité est-elle mobilisée dans la légitimation et la production du sens des mouvements sociaux.
Ce dossier s'efforce de répondre à ces questions en présentant les résultats de recherches sur des terrains variés : le récent mouvement des intermittents du spectacle, l'important mouvement de protestation des immigrés contre la SONACOTRA dans les années 1970, la difficile mobilisation des chômeurs par le Parti communiste dans les années 1930, l'empêchement d'une contestation de l'emploi précaire dans l'audiovisuel public.
Il propose ainsi une contribution à la sociologie de la " précarité " et à la sociologie des mouvements sociaux.
