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Il est des livres longuement mûris. Leur rédaction obéit à un plan soigneusement construit et chaque page en a été écrite pour aboutir à une conclusion déterminée. L'architecture des œuvres littéraires n'est pas moins rigoureuse et leurs moindres mots sont ciselés avec un soin infini ; leurs auteurs n'ont jamais caché les affres qu'elles leur ont coûtées. Il n'en va pas de même du livre que vous avez entre les mains.
Lui aussi a été longuement porté. Mais l'auteur n'a pas eu conscience de sa gestation. Il s'est écrit, non pas tout seul, mais de lui-même pour ainsi dire. Jour après jour, semaine après semaine. Pendant des années. Un peu comme un journal, sans aucune préoccupation de rattacher la page d'aujourd'hui à celle de la veille. Loin d'avoir été écrites dans l'étude ou la fièvre de la création, ces méditations à haute voix sont plutôt l'écho de la réflexion croyante et de la prière.
Plus ou moins inspirées certes, mais avec le souci de transmettre ce que l'auteur avait compris du Texte saint et de sa relation à l'actualité. Dans la certitude aussi que notre époque est le temps favorable du salut toujours offert et qu'il faut la vivre à plein, car sa durée est incertaine et sa grâce ne peut se refuser. Dans la conviction qu'il n'y a pas à chercher la Parole à l'autre bout du monde, mais tout près de nous : " Elle est tout près de toi cette Parole, elle est dans ta bouche et dans ton cour afin que tu la mettes en pratique " (Deutéronome 30, 14).
