Après l'engouement que la France a connu il y a quelques années à la suite de la découverte de Millénium, les maisons d'éditions françaises ont bien compris le filon. Cela m'a valu de jolies découvertes, et de bons polars, souvent. Mais avec la palanquée de bons titres affluent également les moins bons. Ce roman en fait indubitablement partie.
En premier lieu, Une ville sur écoute souffre d'un manque d'originalité. L'histoire se résume en un imbroglio des différents services de police : la brigade de David enquête sur un suspect déjà suivi par la brigade des stups avant de
se rabattre sur un autre suspect suivi cette fois par la brigade financière. L'auteur tente bien de positionner des rebondissements à chaque fin de chapitre mais l'élément qui lui sert de clé est bien trop convenu pour faire mouche et accrocher le lecteur. Ajoutez un personnage auquel on n'accroche guère, même si on sent bien une fêlure personnelle (très proche de celle de L'île des chasseurs d'oiseaux de Peter May, mais qui y est beaucoup mieux exploitée qu'ici !). Du coup, j'ai regardé David et Anna s'agiter sans vraiment partager leur fébrilité. A défaut de l'originalité de l'enquête, j'en attendrais du style mais j'ai trouvé les dialogues poussifs et les scènes clés lourdes. Le tout manque à mon sens terriblement de tenue et de corps.
Pour noircir encore un peu le tableau, j'ai bien trop vite noté les incohérences dont l'auteur veut se servir pour relancer son récit. L'exemple le plus flagrant est la mise sur écoute de l'appartement de Vignir, alors que celui-ci ne laisse entrer personne car sa femme le surveille à distance avec des caméras. Et comment sont entrés les policiers pour poser les micros alors ?! Du coup, l'effet de surprise ne fonctionne absolument pas.
Le parallèle entre l'expérience de l'auteur et le récit est évident. Je ne doute donc pas de la vraisemblance de l'enquête mais cela met bien en lumière qu'il faut un style pour raconter une histoire.
http://nourrituresentoutgenre.blogspot.fr/2014/07/une-ville-sur-ecoute-jon-ottar-olafsson.html
Une ville sur écoute
Après l'engouement que la France a connu il y a quelques années à la suite de la découverte de Millénium, les maisons d'éditions françaises ont bien compris le filon. Cela m'a valu de jolies découvertes, et de bons polars, souvent. Mais avec la palanquée de bons titres affluent également les moins bons. Ce roman en fait indubitablement partie.
En premier lieu, Une ville sur écoute souffre d'un manque d'originalité. L'histoire se résume en un imbroglio des différents services de police : la brigade de David enquête sur un suspect déjà suivi par la brigade des stups avant de se rabattre sur un autre suspect suivi cette fois par la brigade financière. L'auteur tente bien de positionner des rebondissements à chaque fin de chapitre mais l'élément qui lui sert de clé est bien trop convenu pour faire mouche et accrocher le lecteur. Ajoutez un personnage auquel on n'accroche guère, même si on sent bien une fêlure personnelle (très proche de celle de L'île des chasseurs d'oiseaux de Peter May, mais qui y est beaucoup mieux exploitée qu'ici !). Du coup, j'ai regardé David et Anna s'agiter sans vraiment partager leur fébrilité. A défaut de l'originalité de l'enquête, j'en attendrais du style mais j'ai trouvé les dialogues poussifs et les scènes clés lourdes. Le tout manque à mon sens terriblement de tenue et de corps.
Pour noircir encore un peu le tableau, j'ai bien trop vite noté les incohérences dont l'auteur veut se servir pour relancer son récit. L'exemple le plus flagrant est la mise sur écoute de l'appartement de Vignir, alors que celui-ci ne laisse entrer personne car sa femme le surveille à distance avec des caméras. Et comment sont entrés les policiers pour poser les micros alors ?! Du coup, l'effet de surprise ne fonctionne absolument pas.
Le parallèle entre l'expérience de l'auteur et le récit est évident. Je ne doute donc pas de la vraisemblance de l'enquête mais cela met bien en lumière qu'il faut un style pour raconter une histoire.
http://nourrituresentoutgenre.blogspot.fr/2014/07/une-ville-sur-ecoute-jon-ottar-olafsson.html