Le roman de Audur Ava Ólafsdóttir a connu un grand succès, salué à la fois par la presse et par le public. Ça faisait donc un long moment qu’il traînait dans ma liste de lecture. J’ai pourtant été assez déçue par ce roman.
Arnljótur est un jeune Islandais de 22 ans qui vit avec son père et retrouve tous les week-ends son frère jumeau autiste, emmuré dans le silence. La mère d’Arnljótur est décédée depuis quelques mois d’un accident de la route. Le père est complètement déboussolé et tente d’une façon très touchante de combler l’absence de sa femme, notamment
en apprenant ses recettes de cuisine favorites. La mère d’Arnljótur lui a transmis sa passion pour l’horticulture et en particulier pour cette variété extrêmement rare de rosa candida à huit pétales. Le jeune héros est également père de famille depuis une courte nuit d’amour avec la petite amie de son meilleur ami dans la serre où était d’ailleurs cultivait cette fleur. Le jeune homme n’a aucune idée de ce qu’il pourra faire de sa vie et décide de quitter le giron familial pour se rendre dans un monastère afin de redonner de l’éclat à la très ancienne roseraie qui s’y trouve. Il emporte dans ses valises des boutures de cette fameuse variété de rosa candida pour les faire revivre. Arnljótur fait la connaissance notamment du père Thomas, passionné de cinéma et toujours prompt à donner de bons conseils issus de ses films préférés. Le quotidien de notre héros est bouleversé lorsque la mère de sa fille lui demande de la garder pendant un mois, le temps pour elle de rédiger son mémoire. Finalement, mère et fille viendront rejoindre Arnljótur et bouleverser sa vie.
Comme dit en introduction, j’ai été déçue par la lecture de ce roman. Tout d’abord, j’ai été complètement hermétique au style. J’irai même plus loin, je n’ai pas trouvé qu’il y avait un style. L’écriture est plutôt fade, les dialogues baignent dans la naïveté. Pour beaucoup, ce roman est à prendre comme un conte initiatique. C’est vrai qu’il y a un peu de Candide dans le personnage de Arnljótur. Mais si on tente de prendre ce roman comme un conte philosophique ou un récit initiatique, on s’interroge sur l’intérêt de certaines rencontres ou obsessions, comme l’obsession du héros pour le corps, qui ne semblent pas aider le personnage à se découvrir. Il nous manque en tout cas certaines clés pour saisir toutes les symboliques. Il en va de même pour le caractère mystique du livre, un aspect juste effleuré et qu’il est donc difficile de saisir réellement.
Le personnage principal est très immature. Pourtant, dans certaines de ses réactions et encore plus quand il devient réellement père, on ne peut lui faire ce reproche. Mais là encore, c’est la langue, le ton, les constructions de phrase de l’auteur qui donnent cette impression. La mère de sa fille manque encore plus de maturité. Leur histoire tombe vite dans le mieilleux sentimental. Une histoire de je t’aime moi non plus un peu trop vue. Là encore les sentiments, ou leur absence, sont décrits sans panache, avec la naïveté d’un jeune adolescent. Rappelons que notre héros a 22 ans !
Finissons sur quelques notes positives : la relation entre Arnljótur et sa fille est assez touchante (bien que la petite fille soit bien trop parfaite pour être réaliste, quant au mysticisme lié à ce personnage, j’avoue n’avoir pas compris…), le père du héros est un personnage très attachant, la relation que l’on imagine entre Arnljótur et sa mère est assez délicatement décrite. Ce que j’aimerais retenir de cette lecture, et ce sur quoi j’aurais aimé que l’accent soit davantage mis, c’est l’importance du lien entre les générations et la magie d’une naissance qui redonne du sens à la vie après un décès.
Roses, douceur et Cie
Arnljotur, jeune islandais d'une vingtaine d'années, part rejoindre un monastère réputé pour sa roseraie afin d'y planter la Rosa Candida de sa mère, disparue tragiquement. Mais il y a aussi les retrouvailles avec Anna, un amour d'une nuit, et sa rencontre avec son enfant né de cette union nocturne.
Un roman tout en douceur et en finesse pour les amoureux de la littérature islandaise et pour ceux qui veulent la découvrir...
Le charme des personnages, de l'Islande et de la plume de Audur Ava Olafsdottir font le reste.
Laissez-vous transporter...