Arthur Goldschmidt est né à Berlin le 30 avril 1873. Comme tout enfant de la bourgeoisie aisée du xixe siècle, il apprend le dessin. II fait des études de droit et devient conseiller à la cour d'appel de Hambourg. II se marie en 1904 avec Catharina Horschitz et a deux enfants, Eric (1924) et Georges-Arthur (1928). Issu d'une famille juive convertie au protestantisme, il est mis à la retraite d'office en 1933 du fait de la loi nazie sur le «rétablissement de la fonction publique», dont le but était l'exclusion des fonctionnaires juifs ou «demi-juifs».
Il se consacre alors entièrement à la peinture et à l'éducation de ses enfants. Avec la loi dite de Nuremberg du 15 septembre 1935, créant une «race juive» et codifiant son appartenance en fonction du nombre d'ascendants de confession juive, Arthur Goldschmidt est déclaré juif. Sa femme décède en février 1942. En juillet 1942, il est déporté à Theresienstadt. Il devient le pasteur de la communauté évangélique du camp.
Dans les courriers qu'il adresse à l'administration juive du ghetto, il signe en tant que responsable de la communauté protestante, mais aussi «avec les pleins pouvoirs des chrétiens catholiques de Theresienstadt». Pendant ces années de détention il réalise les dessins réunis dans cet ouvrage et conservés désormais au Centre d'Histoire de la Résistance et de la Déportation de Lyon. Sollicité par le gouvernement anglais pour être le président de la commission de dénazification du canton, Arthur Goldschmidt passera les derniers mois de sa vie à écrire un livre sur l'histoire de la communauté protestante de Theresienstadt (Geschichte der evangelischen Gemeinde Theresienstadt, 1942-1945), qui paraît à Tübingen en 1948.
II meurt chez lui à Reinbek le 9 février 1947, sans avoir revu ses fils dont il était séparé depuis 1938.