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Et si le premier ministre se prenait de passion pour les rainettes ? Et si écraser un hérisson par mégarde risquait de déclencher la fureur de son esprit protecteur ? Et si le monde et ses dirigeants adoptaient l'animisme des Indiens d'Amazonie ? La culture occidentale traditionnelle, quant à elle, ne subsisterait plus que dans quelques régions françaises, où un anthropologue jivaro viendrait l'étudier et militer pour sa sauvegarde.
De ce parti pris, Alessandro Pignocchi fait émerger un monde où les valeurs s'inversent, les lignes se déplacent et où les rainettes reçoivent enfin la considération qu'elles méritent.
Le pouvoir jivaro
Steinkis comme les Editions çà et là, font partie des éditeurs indépendants que l'on peut suivre assez aveuglément. Parmi les pépites de dessinateurs un peu cachés du grand public, on trouve chez Steinkis, le fabuleux Alessandro Pignocchi (à découvrir notamment sur son blog puntish.blogspot.com).
Ce dernier n'est pas loin de ce que serait un Fabcaro écolo, les deux ayant comme points communs un penchant pour l'humour à degré élevé et les scènes qui se suivent avec le - quasi - même dessin, mais des dialogues différents. Dans les deux volumes de Petit traité d'écologie sauvage, Alessandro nous plonge dans un monde où nos responsables politiques et les dirigeant(e)s de la planète, convertis à l'animisme jivaro, ont désormais un attrait incommensurable pour la vie dans la nature. Parallèlement, il nous fait découvrir les dialogues entre des mésanges qui observent les soubresauts de notre monde (la mésange bleue étant très portée sur le cannabis, et paradoxalement sur la bagarre !). Dernier protagoniste de ces mini-scènes, un anthropologue jivaro, qui observe le Français dans son habitat naturel et tente de décrypter tous ses comportements étranges. Le tout est jouissivement drôle, tout en dénonçant la vision occidentale unique et son absurdité.