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Les fables de La Fontaine comme une école de l'information ? Les a-t-on jamais lues sous cet angle ? Pour s'en convaincre, quelle morale retient-on de la première d'entre elles si connue et ânonnée dès l'école primaire, "La Cigale et la Fourmi" ? Franchement, une telle banalité la désignait-elle pour ouvrir le recueil ? La Fontaine s'est d'ailleurs bien gardé de la formuler. N'est-ce pas pour laisser deviner un enseignement plus profond qui intéresse "la relation d'information" générale illustrée par tout le recueil.
Une autre fable, "Le Petit Poisson et le Pêcheur" peut aussi égarer, mais cette fois par la morale explicitée. On en oublie "la relation d'information" d'où elle est tirée. Le Petit Poisson vient de se laisser prendre au leurre du Pêcheur qu'il n'a pas reconnu, et essaie de lui en tendre un à son tour pour survivre, mais il est si cousu de fil blanc qu'il ne peut tromper celui qui a fait des leurres son métier : "Le pêcheur eut raison, juge La Fontaine.
Carpillon n'eut pas tort. Chacun dit ce qu'il peut pour défendre sa vie". On ne saurait mieux définir l'enjeu d'une connaissance des leurres et de leur ignorance : c'est une question de vie ou de mort. Les fables de La Fontaine sont donc précieuses : c'est une école de l'information et une école des leurres, ce qui revient au même.