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Le Désespéré raconte l'histoire de l'âme douloureuse de Caïn Marchenoir. Librement inspiré de la vie de Léon Bloy, ce premier roman s'impose comme une oeuvre majeure : ici les événements et l'intrigue importent moins que les explorations intérieures exprimées en de longues digressions. De Marchenoir, Bloy retrace l'itinéraire : son amour pour Véronique, son séjour à la Grande Chartreuse... Des pages étonnantes sur l'art sacré, la pauvreté ou la douleur, ponctuent les moments d'un drame humain dont chaque épisode avoisine l'épouvante.
Dans sa préface, Pierre Brunet parle d'un " pèlerinage aux Enfers ". Le roman de Bloy exprime ses tourments spirituels, ses angoisses, ses illuminations et ses rechutes dans la nuit. Le livre, qui ne connut aucun succès à sa publication, se révèle aujourd'hui être le chef-d'oeuvre d'un auteur souvent cité, peu à peu redécouvert, et qui a forgé un style qui compte parmi les plus surprenants de la langue française.
Le révélateur du Mal.
Un livre tant drôle qu'on soupçonnerait presque l'auteur de se laisser aller à une persuasion fourbe pour nous faire adhérer à des idées qui, autrement, nous révulseraient. Mais c'est bien gratuitement, finalement, que Léon Bloy se fait virtuose de la langue française (empruntant des mots à l'argot, au passé, au latin et même à sa propre imagination) ; car toutes ses convictions, toutes ses protestations et ses attaques plus incisives qu'un crochet de serpent dirigées contre les porcs au cœur corrompu de son époque, sont justes et belles, comme portées par un souffle de Vérité révélatrice du néant paré du costume des hommes de bonne société, les antichrists annoncés par la Bible.