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Fin du monde
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roman d'anticipation
Un roman-animal entre "la ferme des animaux" d'Orwell et "Une animal doué de raison" de Robert Merle.
Que dis-je !? Non, pas "entre". Je le place encore au dessus !
Un récit palpitant, diversifié, efficace, et piqué d'humour. Une apocalypse, une description d’effondrement du monde qui n’est pas sans provoquer une certaine fascination. Et comme le scénario m'a paru tout a fait digne d'intérêt, je pourrais m'arrêter là pour justifier mon avis selon lequel "La guerre des salamandres" est un grand roman de science-fiction.
Mais on trouve aussi, définitivement, un caractère prophétique
dans ce livre. Deux surprises de ce point de vue là :
- premièrement (probablement issue d'une observation attentive de l'évolution du monde dans les années trente) : l'évolution de l'économie vers le productivisme, la modernisation ultra-rapide de la Chine, la montée de l'Allemagne Nazie (à propos de laquelle Capek nous offre une perle, en projetant la vision de la pureté de la "race" sur les salamandres).
- deuxièmement (Le livre est écrit en 1935. Le dilemme du prisonnier n'est énoncé qu'en 1950) : l'impasse des organisations étatiques du monde entier face au problème mondiale nécessitant des sacrifices de chacun.
Capek dépeint une fatale contradiction : les salamandres annoncent leur volonté de faire disparaître les continents (et donc l’homme), et demandent aux hommes de leur vendre le matériel pour mener à bien leur projet... Et quasiment chaque état accepte ces ventes mortifères, parce que la menace sera lente à l’exécution, et pour préserver son économie !
C’est ni plus ni moins ce qu’on observe (avec des conséquences moins radicales tout de même) ces dernières décennies avec la problématique de la consommation d’énergies fossiles et le dérèglement climatique.
Je reste impressionné par l’adéquation de la fin du roman à la trajectoire que nous prenons actuellement quant aux émissions de gaz à effet de serre.
Un extrait du mot final de l’auteur, revenant sur le sort donné aux hommes dans son livre :
"Comment n’aurais-je pas pitié du genre humain, je te le demande ? Mais il m’a surtout fait pitié quand je l’ai vu courir lui-même tête baisés à sa perte. Ça donne envie de crier de voir ça."
Excelent roman, à plusieurs poitns de vue. Capek frappe par son talent !
Un roman-animal entre "la ferme des animaux" d'Orwell et "Une animal doué de raison" de Robert Merle.
Que dis-je !? Non, pas "entre". Je le place encore au dessus !
Un récit palpitant, diversifié, efficace, et piqué d'humour. Une apocalypse, une description d’effondrement du monde qui n’est pas sans provoquer une certaine fascination. Et comme le scénario m'a paru tout a fait digne d'intérêt, je pourrais m'arrêter là pour justifier mon avis selon lequel "La guerre des salamandres" est un grand roman de science-fiction.
Mais on trouve aussi, définitivement, un caractère prophétique dans ce livre. Deux surprises de ce point de vue là :
- premièrement (probablement issue d'une observation attentive de l'évolution du monde dans les années trente) : l'évolution de l'économie vers le productivisme, la modernisation ultra-rapide de la Chine, la montée de l'Allemagne Nazie (à propos de laquelle Capek nous offre une perle, en projetant la vision de la pureté de la "race" sur les salamandres).
- deuxièmement (Le livre est écrit en 1935. Le dilemme du prisonnier n'est énoncé qu'en 1950) : l'impasse des organisations étatiques du monde entier face au problème mondiale nécessitant des sacrifices de chacun.
Capek dépeint une fatale contradiction : les salamandres annoncent leur volonté de faire disparaître les continents (et donc l’homme), et demandent aux hommes de leur vendre le matériel pour mener à bien leur projet... Et quasiment chaque état accepte ces ventes mortifères, parce que la menace sera lente à l’exécution, et pour préserver son économie !
C’est ni plus ni moins ce qu’on observe (avec des conséquences moins radicales tout de même) ces dernières décennies avec la problématique de la consommation d’énergies fossiles et le dérèglement climatique.
Je reste impressionné par l’adéquation de la fin du roman à la trajectoire que nous prenons actuellement quant aux émissions de gaz à effet de serre.
Un extrait du mot final de l’auteur, revenant sur le sort donné aux hommes dans son livre :
"Comment n’aurais-je pas pitié du genre humain, je te le demande ? Mais il m’a surtout fait pitié quand je l’ai vu courir lui-même tête baisés à sa perte. Ça donne envie de crier de voir ça."