Enoncé du problème :
Quelles sont les probabilités qu’une danseuse de cabaret de seconde zone et un mathématicien de génie, connu pour sa théorie de l'incomplétude ; que la veuve d’un génie des mathématiques et une jeune documentaliste névrosée se rencontrent ? Veuillez justifier vos arguments ainsi que vos conclusions.
Anna, documentaliste à l’Institut de Recherche Avancée de Princeton (USA), quasi anorexique, plutôt déprimée, fuyant la vie pour ne pas ressembler à sa mère.
Adèle, veuve du grand mathématicien autrichien Kurt Gödel. Ancienne danseuse dans un cabaret
miteux où elle fait la connaissance de ce jeune homme pas comme les autres.
Ces deux femmes vont se rencontrer car L’IAS, désireux, de mettre la main sur les documents laissés par Kurt Gödel confie à Anna la lourde tâche de les récupérer auprès de cette veuve un peu acariâtre que personne ne peut apparemment convaincre.
Un chapitre pour Anna, un chapitre pour Adèle…. Le met aurait pu être insipide, mais la force de Yannick Grannec, en plus d’un formidable travail de documentation sur Gödel, est de nous faire vivre cette rencontre émaillée des incertitudes d’Anna et des souvenirs d’Adèle. Elles se sont élues mutuellement et Adèle va lui conter sa vie avec Gödel : « Le plus grand logicien du monde ? Le roi des emmerdeurs, oui ! »
Fin des années 1920, Adèle et Kurt se rencontrent et ainsi débute une relation qui dura jusqu’à la mort. Ne me demandez pas de vous résumer le travail de génie de ce mathématicien, je ne saurais le faire (incapable que je suis de résoudre une équation au premier degré !), qui ira jusqu’à. Ce n’est pas grave car le personnage central est Adèle. Elle a tout quitté, son petit monde, son métier pour suivre cet homme qui ne lui a jamais dit un seul mot d’amour. Elle le soignera, lui évitera une mort précoce, accepte de partir pour Princeton, elle qui ne parle pas la langue qui se sentira toujours étrangère à ce monde de mathématiciens et de génies. Quelle abnégation, heureusement Einstein était là pour la soutenir.
Gödel a 2 béquilles : sa femme et les mathématiques ou l’inverse. Il vit dans et par la force de sa femme et se nourrit de mathématiques. A lui la reconnaissance du monde scientifique à elle les petites victoires. Mais, au fait qu’elles sont ces petites victoires ? Entre autre, son mariage, bien que ce fut presqu’une injonction de Mme Gödel-mère ; l’achat d’une maison ; le plaisir d’installer une paire de flamands roses du plus mauvais goût pour faire râler la belle-mère ; tous ces jours où elle a lutté contre la paranoïa, la folie de son génie de mari…
Yannick Grannec, votre démonstration est fort judicieuse, vos recherches documentaires sérieuses. Quant au style très efficace, il m’a ravie, peu de temps morts, je n’ai pas eu le temps de m’ennuyer en lisant votre gros bouquin.
premier roman
L'auteur(e) nous raconte la vie de Kurt Gôdel, éminent mathématicien inconnu, qui a fréquenté Albert Einstein, Oppenheimer et d'autre savants notamment impliqués dans la mise au point de la bombe atomique; A travers le récit de son épouse Adèle qui est interrogée par Anna Roth , jeune documentaliste, chargée de récupérer les archives du savant , nous avons une vision de l'époque très précise et une idée des nombreuses interrogations des scientifiques sur les conséquences de leurs découvertes ainsi qu'une page d'histoire avec la guerre,le nazisme et le mac carthysme puisque Kurt Gôdel et sa femme, autrichiens, ont dû émigrer au Etats-unis.
Ce récit est à la fois une biographie, une fiction, un récit historique empreint de gravité mais aussi de beaucoup d'humour car Adèle Gôdel apparait ici comme un sacré personnage!
Il s'agit d'un premier roman et franchement c'est réussi!