Dans ce roman s'alternent trois couches temporelles: celle de la disparition de Jens, le présent dans lequel Julia retrouve l'île dont elle est originaire et le parcours d'un certain Niels Kant que nous suivrons sur plusieurs dizaines d'années. Ce jeu sur le temps est intéressant car il brouille les pistes. Comme dans tout policier suédois (tous ceux que j'ai lus au moins), l'intrigue est plutôt lente, on s'imprègne d'une ambiance et d'un lieu et de ce point de vue, c'est réussi. J'ai aimé me promener dans la lande suédoise, même si elle est loin d'être rassurante et dans ce petit
village dont le nombre de maisons habitées se compte sur les doigts d'une main. Le contraste entre ce village perdu qui ne reprend vie qu'en été avec l'arrivée des touristes et le village voisin qui a décidé de se développer montre les différents aspects de la Suède, et la fin d'une époque dont on sait déjà qu'on la regrettera. Il y a de la nostalgie dans ce roman et une belle réflexion sur la vieillesse.
Moins connu que ses confrères scandinaves, Johan Theorin nous prouve avec L'heure trouble qu'il n'a absolument rien à leur envier.
Sur l'île d'Oland, au large de la Baltique, un grand-père s'improvise détective et mène l'enquête pour élucider la mystérieuse disparition d'un enfant.
Un premier roman réussi, où passé et présent s'entremêlent dans une atmosphère troublante.
A découvrir d'urgence !