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Autant vous avertir tout de suite : malgré ses cent cinquante kilos, Juliette Pomerleau n'arrête pas une seconde. Elle a beau souffler comme une locomotive, rien ni personne ne peut l'empêcher d'aller jusqu'au bout de ses idées. Sueur de coq ! nous dirait-elle, ce n'est pas parce qu'on est grosse qu'on est empâtée ! Je vous crois, corne de démon ! répondrait son bon ami Alexandre Portelance. Hier, j'avais à peine posé le pied dans votre voiture que déjà nous démarrions.
J'ai failli en perdre mes bretelles ! Pourquoi le cacher ? Avec Juliette, on ne s'ennuie pas. On tourne les pages aussi vite qu'elle enfile les coins de rue. Et si on rit souvent, on a parfois la larme à l'oeil. Car l'amour de Juliette pour les autres ressemble à elle-même : il est énorme. Voilà pourquoi on l'aime à la folie. Ses peines et ses soucis, on les fait siens. On la suit à la trace. On applaudit à ses succès.
Et plus le roman avance, plus on s'attache à elle et à ses locataires. Et pourtant, quel drôle de tableau ! Outre son petit-neveu Denis, que Juliette a adopté, on y rencontre sa soeur Elvina (une affreuse toquée), un dentiste visionnaire, un photographe gaffeur, une folle à lier, un pseudo détective, un libraire sadique, un merle à une patte, des milliers de poux, un spéculateur véreux et Bohuslav Martinek, compositeur et magicien malgré lui.
Ma foi, c'est une ménagerie ! Pas du tout. Plutôt une grande famille, la plus curieuse qui soit. Et c'est aussi pourquoi le cacher ? Un roman inoubliable.