Galilée et la pierre de Bologne

Jadis dissimulée, la Pierre de Lumière, objet sacré des bogomiles, réapparaît à Bologne, en ce début de XVIIe siècle. Une période où les progrès de la science se heurtent à l’obscurantisme de la religion. Détenue par Vincenzo, alchimiste autodidacte, qui mène ses expérimentations sur elle sans même connaître sa véritable valeur, cette pierre ne tarde pas à lui révéler ses propriétés, luire en pleines ténèbres, tout en nourrissant la convoitise d’un individu mystérieux vêtu de noir.
Cet homme insaisissable, c’est Simon, berger, chargé par les siens de ramener la Pierre dans le Royaume de France, mais qui la voit toujours lui échapper des mains. Ainsi elle passera de Vincenzo à Reggazo, un marchand peu scrupuleux, pour finalement entrer en la possession du savant Galilée, bien décidé à démontrer ses facultés devant l’Académie de Lincei, à Rome. Un voyage incognito avec le Maître Galilée permet alors à Simon de se lier avec lui et il finit même par obtenir sa promesse de lui restituer la pierre une fois sa démonstration publique effectuée.
Toutefois, les déductions du savant, loin d’entrer dans les bonnes grâces de la Papauté, conduiront cette dernière à se lancer sur la piste de Simon et d’un objet qui pourrait mettre à bas tous un dogme fondateur de la religion catholique. Sous l’apparence d’un récit historique portant sur l’héritage bogomile, Claude Gallardo livre, au travers de ces pages, une sourde réflexion sur les dérives du religieux, sur la folie des dogmatismes, sur la dangerosité de ceux qui prétendent connaître la parole de Dieu.
De Venise aux Pyrénées, des salons scientifiques de Rome à Montségur, des atmosphères mortifères aux ambiances propices au mysticisme, les diverses quêtes qui s’entrelacent et se lient dans ce récit étourdissant énoncent toutes, à leurs manières, une illumination. Et peu importe qu’elle soit spirituelle, amoureuse, intérieure ou scientifique… Seule compte sa capacité à bouleverser les existences de Simon, Blaise, Vincenzo ou encore Galilée.