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Appliquée à une littéraire, la méthode psychanalytique, fort efficace en ce qui concerne son élucidation psychologique, ne peut se prononcer sur sa valeur d'art. En effet, les éléments inconscients qu'elle met en relief sont communs à tous et n'ont en eux-mêmes rien d'artistique. Aussi Freud aboutit au constat de l'échec de sa méthode en matière esthétique. Germaine Memmi ne partage pas ce pessimisme.
A travers les divers textes freudiens consacrés à la littérature, elle met en lumière les éléments d'une véritable théorie de la création littéraire, tenant largement compte de la dimension esthétique. Conception cohérente mais qui échoue à relier valablement la dimension esthétique et l'effet libérateur de l'art. Grâce à des analyses plus serrées, l'auteur parvient à lever cet obstacle, ce qui devrait permettre à la psychanalyse d'occuper plus sûrement le terrain esthétique.
Par là, ainsi que par la clarté de son écriture et l'examen de nombreux exemples concrets, ce passionnant ouvrage est appelé à faire date.