Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
Hemingway professa toujours une admiration particulière pour l'œuvre de Meyer Levin (1906-1981). Parce que cette œuvre s'entendait à aller loin dans...
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Hemingway professa toujours une admiration particulière pour l'œuvre de Meyer Levin (1906-1981). Parce que cette œuvre s'entendait à aller loin dans le registre de la sincérité : là où ça fait vraiment mal. Et parce qu'elle s'employait à cette fin avec un art bien propre à le séduire : un art attentif à effacer ses propres traces. De cela, le lecteur a déjà eu la preuve en découvrant le légendaire Crime (1956), qui inspira un film célèbre avec Orson Welles. Et il en aura la confirmation, éclatante, en lisant Frankie & Johnnie (1930), bref roman bizarrement en avance sur son époque (jamais traduit chez nous à ce jour) et qui se donne surtout l'air de n'avoir l'air de rien. Du Salinger avant la lettre, si l'on veut. Le thème de ce petit livre, écrit délibérément avec les mots de l'adolescence, traite du thème le plus banal en apparence (le seul, pourtant, selon Hitchcock) : Boy meets girl... On est à Chicago au début des années 30, dans une Amérique déjà très permissive, mais où il est posé (non sans peine) qu'on ne " couche " pas avant d'être prêt à épouser. Johnnie rencontre Frances (dite Frankie) dans une surprise-partie. Ils " sortent " ensemble ; et lui voudrait bien pousser l'affaire un peu plus loin, sans attendre... Las, depuis Tristan, on sait que ces histoires toutes simples ne demandent qu'à se compliquer.
Hemingway professa toujours une admiration particulière pour l'oeuvre de Meyer Levin (1906-1981). Parce que cette oeuvre s'entendait à aller loin dans le registre de la sincérité : là où ça fait vraiment mal. Et parce qu'elle s'employait à cette fin avec un art bien propre à la séduire : un art attentif à effacer ses propres traces. De cela, le lecteur a déjà eu la preuve en découvrant le légendaire Crime (1956), qui inspira un film célèbre avec Orson Welles. Et il en aura la confirmation, éclatante, en lisant Frankie & Johnnie (1930), bref roman bizarrement en avance sur son époque (jamais traduit chez nous à ce jour) et qui se donne surtout l'air de n'avoir l'air de rien. Du Salinger avant la lettre, si l'on veut. Le thème de ce petit livre écrit délibérément avec les mots de l'adolescence, traite du thème le plus banal en apparence (le seul, pourtant, selon Hitchcock) : Boy meets girl... On est à Chicago au début des années 30, dans une Amérique déjà très permissive, mais où il est posé (non sans peine) qu'on ne "couche" pas avant d'être prêt à épouser. Johnnie rencontre Frances (dite Frankie) dans une surprise-party. Ils "sortent" ensemble : et lui voudrait bien pousser l'affaire un peu plus loin, sans attendre... Las, depuis Tristan, on sait que ces histoires toutes simples ne demandent qu'à se compliquer.