Déstabilisant, troublant, glauque, tels sont les premiers adjectifs qui me sont venus à l’esprit à la lecture de ce quatrième roman de Romain Verger. Difficile de se positionner sur mon ressenti tant je suis sortie de cette lecture chamboulée, perdue... Tout en détails et ambiances, ce texte est exigeant tant dans sa forme que dans son écriture. Un véritable mélange de genres à tel point qu’il est difficile de classer le récit dans une seule catégorie: roman noir certes, mais aussi, récit fantastique, grotesque,...Un récit construit telle une tragédie grecque...L’ancienne
étudiante de Latin-Grec que je suis n’y est d’ailleurs pas restée indifférente.
La scène s’ouvre sur notre narrateur…Tel un survivant, interné dans un hopital psychiatrique, il se remémorre dans les moindres détails sa nuit de noce, cette nuit du 21 juin, au solstice d’été, où tout a bousculé. ..
“Je passe ici le plus clair de mon temps à écrire. Je n’ai que ça d’ailleurs, le temps. Et le terrible ennui. Je l’écosse. Je le décompte en cris, cachets et convulsions. Je l’égrène en mots” (p. 12).
Commence alors une longue réflexion sur ce cauchemar que notre narrateur va nous faire vivre à travers moult détails tous plus sordides, grotesques les uns que les autres Etait-ce réel ou directement sorti de son imagination?
Un cauchemar mais aussi une souffrance… La souffrance d’un homme épris de son épouse, de cette femme rencontrée sur le net à peine quatre mois avant de l’épouser …
Au final un roman troublant où l’imagination du lecteur fait partie intégrante du travail de lecture.
Alors oui, l’écriture de Romain Verger est dense, exigeante, mais c’est cela qui en fait sa qualité. C’est cela qui fait que ce roman soit si “noir”, si troublant. Un “petit” roman certes puisqu’il ne fait ”que” 138 pages mais l’auteur sait y faire et nous emmène dans ce rêve apocalyptique sans crier gare. “Le personnel aussi connaissait mon histoire, mais je crois qu’il ne me jugeait pas et que ma situation lui inspirait plutôt de la compassion. Il comprenait bien que pour que j’en arrive à me crever les yeux, la vérité n’était pas aussi simple que ce que les experts avaient balayé d’un mot: irresponsable”. (p.22)
Ce roman, tout à la fois poétique et chaotique, fut donc une très belle première découverte de l’auteur mais aussi de la maison d’édition lyonnaise Le Vampire Actif née en 2007. Je les remercie d’ailleurs ainsi que Libfly pour l’opportunité qui m’a été donnée de découvrir ce roman dans le cadre de la “Voie des Indés 2013”.
Cauchemardesque
Déstabilisant, troublant, glauque, tels sont les premiers adjectifs qui me sont venus à l’esprit à la lecture de ce quatrième roman de Romain Verger. Difficile de se positionner sur mon ressenti tant je suis sortie de cette lecture chamboulée, perdue... Tout en détails et ambiances, ce texte est exigeant tant dans sa forme que dans son écriture. Un véritable mélange de genres à tel point qu’il est difficile de classer le récit dans une seule catégorie: roman noir certes, mais aussi, récit fantastique, grotesque,...Un récit construit telle une tragédie grecque...L’ancienne étudiante de Latin-Grec que je suis n’y est d’ailleurs pas restée indifférente.
La scène s’ouvre sur notre narrateur…Tel un survivant, interné dans un hopital psychiatrique, il se remémorre dans les moindres détails sa nuit de noce, cette nuit du 21 juin, au solstice d’été, où tout a bousculé. ..
“Je passe ici le plus clair de mon temps à écrire. Je n’ai que ça d’ailleurs, le temps. Et le terrible ennui. Je l’écosse. Je le décompte en cris, cachets et convulsions. Je l’égrène en mots” (p. 12).
Commence alors une longue réflexion sur ce cauchemar que notre narrateur va nous faire vivre à travers moult détails tous plus sordides, grotesques les uns que les autres Etait-ce réel ou directement sorti de son imagination?
Un cauchemar mais aussi une souffrance… La souffrance d’un homme épris de son épouse, de cette femme rencontrée sur le net à peine quatre mois avant de l’épouser …
Au final un roman troublant où l’imagination du lecteur fait partie intégrante du travail de lecture.
Alors oui, l’écriture de Romain Verger est dense, exigeante, mais c’est cela qui en fait sa qualité. C’est cela qui fait que ce roman soit si “noir”, si troublant. Un “petit” roman certes puisqu’il ne fait ”que” 138 pages mais l’auteur sait y faire et nous emmène dans ce rêve apocalyptique sans crier gare. “Le personnel aussi connaissait mon histoire, mais je crois qu’il ne me jugeait pas et que ma situation lui inspirait plutôt de la compassion. Il comprenait bien que pour que j’en arrive à me crever les yeux, la vérité n’était pas aussi simple que ce que les experts avaient balayé d’un mot: irresponsable”. (p.22)
Ce roman, tout à la fois poétique et chaotique, fut donc une très belle première découverte de l’auteur mais aussi de la maison d’édition lyonnaise Le Vampire Actif née en 2007. Je les remercie d’ailleurs ainsi que Libfly pour l’opportunité qui m’a été donnée de découvrir ce roman dans le cadre de la “Voie des Indés 2013”.