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La tour Total flambe dans la nuit. Ses deux cents mètres transformés en torche géante que l'on peut apercevoir à cinquante kilomètres de distance. Suzi m'a rejoint et nous sommes assis sur la pelouse au centre de la dalle, sous la statue de la Défense. Je la tiens serrée dans mes bras, fiévreuse, au milieu des milliers d'autres citoyens de notre commune libre qui célèbrent cet événement avec nous.
Il y a du bonheur ce soir. De quoi boire et manger en abondance, qu'il suffit de prélever dans les stocks du centre commercial ; des sound-systems partout et des gens qui dansent, fiers et unis dans un même rêve. À un moment une rumeur parcourt la foule, tout le monde regarde vers Paris et dans les autres directions. Nous ne sommes plus les seuls à célébrer la Saint-Jean ! D'autres torches gigantesques illuminent la nuit de place en place, jusqu'aussi loin que le regard porte.
Demain ne sera plus jamais pareil. Je pose mes lèvres sur la nuque de Suzi, sans qui je n'existerais pas.
