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De nombreux responsables politiques africains s'engagent dans le processus démocratique sans avoir, le plus souvent, les moyens humains, moraux et intellectuels nécessaires pour affronter le mieux possible la réalité de la vie politique. Il convient de proposer aux jeunes un cadre de formation initiale comme un moment de transition. Peu importent la nature et le mode d'organisation de cette formation de base, pourvu qu'elle aide à s'approprier les valeurs africaines qui questionnent aujourd'hui les modes de pensées et d'actions sociales.
La réflexion sur les pratiques initiatiques voudrait donc contribuer à enrichir et à redéfinir les valeurs traditionnelles que transmettait le rite initiatique, afin d'inviter à redonner leur impact sur le comportement des acteurs politiques. Car l'expérience de l'initiation marquait les jeunes à vie et leur conférait une conscience des valeurs sociales. L'objectif est donc de comprendre l'initiation non comme un simple processus de socialisation, mais comme un moyen de politisation, débordant le cadre initiatique.
Cette démarche invite à porter un regard critique sur le rite traditionnel d'initiation, non pour faire de ses modes de régulation sociale un idéal perdu, à reconquérir, mais bien plutôt pour inscrire l'Afrique dans une modernité politique qu'elle maîtrise, adapte et enracine.
