Tom Hillenbrand nous propose avec “Drone Land” l’un des polar les plus inventifs de ces dernières années. Déjà primé en Allemagne ce roman d’anticipation nous projette dans un futur pas si lointain où les européens vivent sous la surveillance de toutes sortes de robots et de drones qui rendent le travail de la police beaucoup plus simple. Désormais les enquêtes se déroulent virtuellement les drones permettant de reconstituer entièrement les scènes de crimes. L’ambiance européenne est délétère. Des vagues de migrants déferlent constamment sur le continent, le
réchauffement climatique oblige les populations du sud à se réfugier au nord, le Proche et le Moyen Orient sont devenus totalement inhabitables à cause d’une succession de catastrophes nucléaires et pour ne rien arranger, le pétrole commence à se faire rare.
Le récit enchaîne séquences descriptives futuristes et scènes d’action hyper-réalistes qui donnent à l’ensemble du roman une dimension aussi dépaysante qu’inquiétante. Le talent d’Hillebrand est de mettre en action ses personnages dans un monde qu’ils n’ont ni souhaité ni voulu mais qui est simplement le leur . Ils font donc avec et se livrent à leur activité avec la même envie de bien faire que le lecteur dans son propre univers.
“Drone Land” a pour point de départ l’assassinat d’un député européen italien, Vittorio Pazzi, abattu en rase campagne près de Bruxelles par un sniper qui a réussi à échapper à l’ensemble des drones et autres colibris électroniques qui assurent la surveillance du territoire européen. Le commissaire Aart Westerhuizen est chargé de l’enquête aidé par son analyste Ava, une jeune femme à l’intelligence vive et proactive. L’assassinat de Vittorio Pazzi une affaire politique qui exige rapidité et doigté. L’enquête avance vite et un suspect est rapidement arrêté mais certains éléments du dossier paraissent suspects à Westerhuizen au point qu’il se demande si l’ordinateur central, qui répond au nom générique de “Terry” et qui synthétise toutes les informations de la police, n’a pas été altéré. A mesure que Westerhuizen progresse il fait de moins en moins de doute que ce crime cache une réalité très inquiétante pour la stabilité de l’Europe.
“Drone Land” constitue un tournant dans l’art d’écrire des polars. Tom Hillebrand dépasse“1984” d’Orwell et vient taquiner “Blade Runner” de Philipp K. Dick. Cette enquête policière ne se contente pas de jouer sur les ressorts de l’anticipation et du polar classique, l’écrivain allemand nous propose aussi une réflexion sur une société qui vivrait en état de surveillance permanente et où les citoyens devront composer avec des machines hyper intelligentes qui ne leur laisseront que peu d’initiative C’est très inquiétant mais formidablement efficace. Un roman d’une grande intelligence à lire absolument !
Archibald PLOOM (CULTURE-CHRONIQUE.COM)
RECOMMANDÉ PAR CULTURE-CHRONIQUE
Tom Hillenbrand nous propose avec “Drone Land” l’un des polar les plus inventifs de ces dernières années. Déjà primé en Allemagne ce roman d’anticipation nous projette dans un futur pas si lointain où les européens vivent sous la surveillance de toutes sortes de robots et de drones qui rendent le travail de la police beaucoup plus simple. Désormais les enquêtes se déroulent virtuellement les drones permettant de reconstituer entièrement les scènes de crimes. L’ambiance européenne est délétère. Des vagues de migrants déferlent constamment sur le continent, le réchauffement climatique oblige les populations du sud à se réfugier au nord, le Proche et le Moyen Orient sont devenus totalement inhabitables à cause d’une succession de catastrophes nucléaires et pour ne rien arranger, le pétrole commence à se faire rare.
Le récit enchaîne séquences descriptives futuristes et scènes d’action hyper-réalistes qui donnent à l’ensemble du roman une dimension aussi dépaysante qu’inquiétante. Le talent d’Hillebrand est de mettre en action ses personnages dans un monde qu’ils n’ont ni souhaité ni voulu mais qui est simplement le leur . Ils font donc avec et se livrent à leur activité avec la même envie de bien faire que le lecteur dans son propre univers.
“Drone Land” a pour point de départ l’assassinat d’un député européen italien, Vittorio Pazzi, abattu en rase campagne près de Bruxelles par un sniper qui a réussi à échapper à l’ensemble des drones et autres colibris électroniques qui assurent la surveillance du territoire européen. Le commissaire Aart Westerhuizen est chargé de l’enquête aidé par son analyste Ava, une jeune femme à l’intelligence vive et proactive. L’assassinat de Vittorio Pazzi une affaire politique qui exige rapidité et doigté. L’enquête avance vite et un suspect est rapidement arrêté mais certains éléments du dossier paraissent suspects à Westerhuizen au point qu’il se demande si l’ordinateur central, qui répond au nom générique de “Terry” et qui synthétise toutes les informations de la police, n’a pas été altéré. A mesure que Westerhuizen progresse il fait de moins en moins de doute que ce crime cache une réalité très inquiétante pour la stabilité de l’Europe.
“Drone Land” constitue un tournant dans l’art d’écrire des polars. Tom Hillebrand dépasse“1984” d’Orwell et vient taquiner “Blade Runner” de Philipp K. Dick. Cette enquête policière ne se contente pas de jouer sur les ressorts de l’anticipation et du polar classique, l’écrivain allemand nous propose aussi une réflexion sur une société qui vivrait en état de surveillance permanente et où les citoyens devront composer avec des machines hyper intelligentes qui ne leur laisseront que peu d’initiative C’est très inquiétant mais formidablement efficace. Un roman d’une grande intelligence à lire absolument !
Archibald PLOOM (CULTURE-CHRONIQUE.COM)