Chambres closes - Art et claustration à l'âge du roman policier

Note moyenne 
Emmanuel Pernoud - Chambres closes - Art et claustration à l'âge du roman policier.
Les Demoiselles d’Avignon naissent la même année, 1907, que Le Mystère de la chambre jaune. Les premiers à voir le tableau le décrivent en des... Lire la suite
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Résumé

Les Demoiselles d’Avignon naissent la même année, 1907, que Le Mystère de la chambre jaune. Les premiers à voir le tableau le décrivent en des termes qui n’auraient pas déparé chez Gaston Leroux : « quelque chose de fou et de monstrueux » venait de se commettre dans « la chambre de la bonne », comme on surnommait l’atelier de Picasso à Montmartre. Empruntée au roman policier, la notion de « chambre close » sert ici à dessiner et comprendre le rôle de l’espace intérieur dans l’art et le discours sur l’art au cours des XIXe et XXe siècles.
Elle vise à la fois les images, la légende de l’artiste, les dispositifs de production et d’exposition de la peinture. La chambre close désigne d’abord les images qui bousculent l’univers calfeutré, symbole de la propriété bourgeoise que Walter Benjamin comparait à un étui. Des premières bandes dessinées au cinéma muet, l’image humoristique a tiré des effets tragi-comiques de l’incompatibilité explosive entre les murs clos et leurs occupants fébriles.
En peinture, alors que la scène d’intérieur connaît un nouvel âge d’or, ce déchaînement semble toujours prêt à éclater, il suscite même un sentiment d’inquiétante étrangeté qu’il convient de mettre en rapport avec le genre prolifique des histoires policières et d’anticipation, où les murs enferment les crimes et laissent échapper les criminels. Habituellement rapprochés de la littérature symboliste et du théâtre d’Ibsen, les intérieurs de Vuillard, Munch, Vallotton et d’Hammershoi sont ainsi à mettre en rapport avec les romans de H.
G. Wells, Conan Doyle et Leroux. Le modèle de la chambre close peut enfin s’opposer à l’utopie moderniste de la transparence et du décloisonnement, chers à certaines avant-gardes. C’est dire que le mystère de la vie et des êtres y réclame ses droits. L’art brut, par exemple, réactive comme jamais le mythe de la « claustration féconde ». Ce livre s’achève par une réflexion sur la figure du collectionneur, comme coupé du monde, et celle de l’artiste emmuré qui, à l’instar d’Henry Darger, laisse derrière lui un chef-d’oeuvre inconnu né dans la chambre close.
Lieux de mystère, espaces de création, intérieurs adultères, maisons closes ou territoires secrets, les chambres closes entretiennent d’étroits rapports avec l’art, au carrefour entre plusieurs disciplines, peinture, photographie, littérature, bande dessinée, cinéma.

Caractéristiques

  • Date de parution
    27/04/2016
  • Editeur
  • ISBN
    978-2-7541-0859-1
  • EAN
    9782754108591
  • Présentation
    Broché
  • Nb. de pages
    190 pages
  • Poids
    0.344 Kg
  • Dimensions
    14,3 cm × 21,1 cm × 1,3 cm

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À propos de l'auteur

Biographie d'Emmanuel Pernoud

Emmanuel Pernoud est professeur d'histoire de l'art contemporain à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Parallèlement à des travaux sur les arts graphiques, il a étudié la place de l'enfance dans l'art des XIXe et XXe siècles à travers L'Enfant obscur. Peinture, éducation, naturalisme (Hazan, 2007) et L'Enfant dans la peinture en collaboration avec Sébastien Allard et Nadeije Laneyrie-Dagen (Citadelles & Mazenod, 2011).
Plus récemment, il a signé une monographie d'Edward Hopper (Citadelles & Mazenod, 2012), une étude sur la représentation des jardins publics (Paradis ordinaires, Les Presses du réel, 2013) et un essai (L'invention du dessin d'enfant en France à l'aube des avant-gardes, Hazan, 2015).

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