Biographie de Manu Larcenet
Manu Larcenet est né en 1969. Vers l'âge dix ans, il se lance dans la bande dessinée : il en fait tous les jours et il n'arrêtera jamais. Il intègre "Fluide glacial" en 1994, et tout le monde se l'arrache – "Spirou", Dupuis, Glénat... En 2000, il s'installe chez "Poisson Pilote" (Dargaud) avec Trondheim et "Les cosmonautes du futur" (2000-2004), puis avec son frère Patrice Larcenet et "Les Entremondes" (2000-2001), puis tout seul avec "Le Temps de chien" (2002), "Nic Oumouk" (2005-2007) et le magnifique "Combat ordinaire" (2003-2008), pour lequel il obtient en 2004 le prix du meilleur album du festival d'Angoulême.
Entre-temps, en 2001, il part s'installer dans la région lyonnaise. Ce virage existentiel notable nous vaut "Le retour à la terre" (2002-2008, Dargaud), scénarisé en toute complicité par son ami Jean-Yves Ferri. De 2008 à 2014, il se lance dans "Blast" (2009-2014, Dargaud) : quatre albums denses, sombres, tragiques, bourrés jusqu'à la gueule d'une humanité débordante et d‘une sauvagerie fascinante.
En 2010 et 2012, il publie deux livres jumeaux, les merveilleux "Peu de gens savent" et "Nombreux sont ceux qui ignorent", chez Les Rêveurs, maison d'édition qu'il a cofondée en 1997 avec son ami Nicolas Lebedel. En 2012, il illustre le roman de Daniel Pennac "Journal d'un corps", (Futuropolis-Gallimard). En 2015, il s'attaque pour la première fois à une adaptation, celle du "Rapport de Brodeck" (Dargaud), le chef-d'oeuvre de Philippe Claudel.
Maestro, quelle belle suite en 4 mouvements !
Blast se lit en 4 tomes.
L'histoire commence au commissariat: deux inspecteurs auditionnent Polza Mancini, un suspect obèse, accusé de meurtre. Le prévenu est instable, silencieux, alors les policiers le mettent en confiance et lui font raconter sa vie depuis l'enfance.
Mancini parle, raconte son monde: depuis des années, il fuit les hommes. Il vit dans les bois l'été, dans des squats l'hiver. Il boit et se gave de médicaments à longueur d'année, à la recherche d'une expérience spirituelle, le BLAST. De temps en temps il s'attache à un compagnon de route, avant de le quitter.
L'histoire sordide et noble du marginal à la recherche de l'absolu s'étire sur trois tomes et termine au milieu du tome 4.
C'est là que commence la version des policiers. On parcourt à nouveau l'histoire, mais tout a changé !
Un dessin noir et blanc élégant et puissant, un scénario original et une fin magistrale.
Attention: lecteurs aux idées noires, abstenez vous :)