Dans le froid glacial de l'hiver islandais, on découvre le cadavre d'un jeune garçon au pied de l'immeuble où il vivait avec sa mère et son demi-frère. Erlendur et son équipe, chargés de l'enquête, commencent leurs investigations en interrogeant la famille, les amis, les professeurs de l'enfant. Comme le petit Elias était d'origine thaïlandaise, les soupçons se portent très vite sur un crime raciste. Mais aucune piste n'est à négliger, racket, pédophilie, et l'enquête promet d'être longue. D'autant qu'Erlendur est perturbé par des coups de fil anonymes qu'il soupçonne provenir
d'une femme portée disparue et par la lente agonie de son amie Marion Biem qui se meurt, seule, à l'hôpital.
Contrairement à son habitude, c'est dans le présent qu'INDRIDASON a choisi d'ancrer la nouvelle enquête d'Erlendur, un présent bien sombre dans une société islandaise qui, habituée à vivre en quasi-autarcie, connait des vagues d'immigrations et le racisme qui en découle. La société se doit d'évoluer et d'intégrer ces nouveaux arrivants. Pour Erlendur, c'est la découverte d'une solitude, d'un isolement, d'une souffrance. Mais les étrangers ne sont pas les euls touchés, chacun doit faire face à sa propre solitude et à l'indifférence générale. On vit seul, on meurt seul. Erlendur le sait bien, lui qui vit seul, avec le fantôme de son frère disparu, avec sa culpabilité d'avoir abandonné ses enfants.
Certes cette immersion dans la société islandaise actuelle est plutôt intéressante mais il faut bien avouer que cet opus n'est pas le meilleur d'INDRIDASON. L'enquête piétine et traîne en longueur. Les fans, dont je suis, le liront par attachement pour Erlendur et par fidélité. Les autres pourront s'en passer et lui préférer les tomes précédents qui sont bien supérieurs.
Hiver arctique
HIVER ARCTIQUE est le troisième ouvrage que je lis de cet auteur. Après l'Homme du Lac et la Femme en Vert dans lesquels le commissaire Erlendur tentait de résoudre une enquête à partir d'ossements humains vieux de plusieurs années, c'est par la découverte du corps d'un enfant qui vient d'être assassiné que débute HIVER ARCTIQUE. Toujours flanqué de ses deux fidèles assistants : Sigurdur OLI et Elinborg, Erlendur très touché par la mort de ce petit garçon dont le corps est resté plusieurs heures avant d'être découvert, gisant sur le sol gelé, les cheveux pris dans la glace, va tout mettre en oeuvre pour découvrir l'assassin. Les parents, divorcés, sont-ils coupables ? L'enfant est de mère thaïlandaise : est-ce un crime raciste ? Un pédophile est venu s'installer dans le quartier, l'enquête doit elle s'orienter de ce côté là ? Mais ce n'est pas tout : le frère aîné de l'enfant disparait ... Où ? Pourquoi ? Voilà une nouvelle énigme à résoudre pour nos enquêteurs. Les recherches acharnées d'Erlendur et son équipe en viendront à bout après une enquête de voisinage minutieuse.
Erlendur est d'autant plus boulversé par la mort de ce petit garçon sur le sol gelé qu'elle lui rappelle celle de son propre frère, perdu sur une lande glacée et dont il se sent toujours coupable parcequ'il a laché sa main. Comble de cruauté, sa fille Eva Lind - s'est mise en tête de lui faire exhumer ses souvenirs douloureux pour savoir exactement comment avait pu mourir cet enfant dont on n'avait jamais retrouvé le corps.
On retrouve dans HIVER ARCTIQUE les thèmes chers à Indridasson : le froid, la neige, la nuit, les habitants taciturnes, calfeutrés chez eux, toute une Islande frileuse, repliée sur elle même. Ici il évoque aussi les problèmes liés à l'immigration : L'Islande est un pays peu peuplé et les islandais fiers de leurs façons de vivre, de leur langue et de leur passé craignent que la présence de tous ces étrangers sur leur sol les mettent en minorité et altèrent leurs traditions. Il évoque aussi le monde des enfants, des pré-adolescents, leurs difficultés à se forger une personnalité, à imposer leur personnalité vis à vis des adultes et des autres jeunes.
En toile de fond : une autre affaire : celle de la disparition d'une femme, qui achève de perturber ce pauvre Erlendur....
A mon avis moins bon que L'Homme du Lac et surtout que La Femme en Vert, HIVER ARCTIQUE n'est pas -et de loin- le livre que j'ai préféré d'Arnaldur Indridasson, bien que l'ai lu avec plaisir ; j'ai été assez déçue par la fin, pourtant inattendue.