La toute première chose que j'ai apprécié dans ce livre, c'est de me retrouver dans Berlin. Il est assez rare maintenant de trouver de pareil cadre pour des polars/thrillers. Faut trop souvent que l'on soit dans un cadre américain. Comme si la vieille Europe n'était plus qu'une seconde zone. Bref, là n'est pas le cœur du sujet, mais je voulais le noter.
Les noms des rues et certains bâtiments, lieux gardent leur dénomination germanique. Cela ne me gêne nullement car j'ai un temps pratiqué la langue de Goethe. Que les non germanophones se rassurent, cela tient encore une fois du
détail.
Au niveau de l'écriture, j'ai là aussi retrouvé des caractéristiques allemandes : ordre, rigueur, précision... Loin de desservir l'histoire, on s'attache d'autant mieux à ce qui est essentiel.
Récit très humain, on alterne les passages avec Nils Trojan et ceux des victimes/oiseleur. On est donc toujours en action, on ne se lasse pas des scènes quotidiennes qui pourtant ancrent l'intrigue dans une certaine réalité.
J'ai trouvé qu'après le premier meurtre, le récit devenait plus oppressant alors que je n'ai pas noté de différences majeures dans l'écriture. C'est donc une des forces de l'auteur que d'arriver à faire monter la pression sans rien rajouter. Juste des détails ici ou là.
Après il est vrai que le rythme va s'accélérer, mais ne vous en dirais pas plus car le suspens doit être préservé.
Je crois aussi que c'est l'une des premières fois où je découvre autant les victimes avant qu'il leur arrive malheur. Souvent, c'est grâce à l'enquête que l'on sait un peu mieux qui elles étaient. Là on passe du temps avec elles avant. Cela ne fait que nous les rendre plus sympathiques.
Un roman qui m'a beaucoup plu et qui est sorti un tantinet des sentiers battus et rebattus du genre pour me surprendre.
Passionnant
L'intrigue commence rapidement : dès les premières pages le ton est donné avec une atmosphère prenante et sombre. Le protagoniste, Nils, est un personnage qu'on apprécie rapidement. Il est divorcé et a très peu de temps pour sa fille Emily. C'est un bon enquêteur, un homme tangible qu'on prend plaisir à découvrir. Le style d'écriture de Max Bentow m'a attiré immédiatement : il alterne les points de vue des divers acteurs – victime, inspecteur, tueur – . Les meurtres sont décrits dans les moindres détails. La structure de l'intrigue est très bien faite, nous présentant les profondeurs psychologiques des personnages. La tension augmente de plus en plus au fil du récit, de sorte que nous sommes en apnée quant au sort réservé aux victimes. Tous se passe vite, sans lourdeur, sans jamais découvrir l'identité du psychopathe, ni ses intentions. En tout cas, ce fût le cas pour moi et j'ai trouvé le final magistral.
Avis complet : http://sariahlit.blogspot.fr/2014/12/loiseleur.html