En cours de chargement...
"... Oui, sa mère se tient à présent en lui plus que dans ses bras, elle l'habite tel un alien dont la présence s'avoue parfois, si fulgurante, si éruptive qu'il se surprend alors, traversé de peur panique, d'être sa mère devenu. Sa mère qui se recompose comme l'horizon de sa finitude et de son destin, tu as vu ? On dirait ta mère... L'échappée lui semble impossible, sa mère dessine comme l'accomplissement de sa propre mort.
Sa mère l'attend, sa mort l'attend, il glisse sur la pente, il dévisse, se débat, il voudrait redessiner son visage, l'injecter de botox, le taire dans l'immobilité minérale d'un sable que la mer lisse, non, que l'océan annule, mais les yeux demeurent, les yeux et le regard, à l'identique." Luc Lang compose avec Mother un chant d'amour-haine autour de la figure maternelle qui se révèle surtout déclaration d'amour au père choisi.
Avec une écriture d'une rare acuité et un humour cinglant, il nous livre un roman ciselé qui magnifie son sujet.
Une belle découverte
Mother est un livre dur et tendre à la fois.
Plongé au cœur d’une famille, le lecteur se retrouve face aux folies, aux doutes, aux peurs d’Andrée, chef de clan, qui dirige Robert et son fils tel un tyran, au gré de ses envies et de ses lubies.
Heureusement, le fils et Robert, le beau-père sont assez complices pour supporter ces situations parfois abracadabrantesques.
Le roman est découpé en plusieurs parties, dans lesquelles nous suivons les envies, les lubies, les folies d’Andrée et partageons la lassitude de Robert et l’impuissance du fils.
Que ce soit pour ses coups de folie, ses envies de rupture ou ses obsessions alimentaires, Andrée est une fanatique! Elle décide d’imposer le végétalisme à sa famille, puis fait partie d’une pseudo-secte et enfin se veut guérisseuse ! Certains passages sont oppressants d’autres vraiment hilarants! Nous rencontrons les amis d’Andrée, tous plus déjantés les uns que les autres : Christiane la danseuse de flamenco, Dominique le naturiste, Louis l’hémiplégique...
Ce roman est vraiment une réussite et j’ai pris beaucoup de plaisir à suivre ce clan à trois, soudés malgré les difficultés à vivre avec les angoisses et lubies de cette femme tyrannique et castratrice, touchante par ailleurs.
Le récit se fait à la troisième personne et l’écriture est remarquable, tant au niveau du choix du vocabulaire, que par la syntaxe.
Un roman que je vous conseille !