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Nathan Zuckerman s'est attiré par ses écrits l'opprobre de sa famille, juive et traditionnaliste. Tout jeune dans L'écrivain fantôme, il quête l'amour paternel d'E. I. Lonoff, un écrivain confirmé. Mais il est distrait de cette entreprise par la jeune Amy Bellette. Ni les fantasmes qu'elle déclenche, ni la célébrité n'auront raison de sa culpabilité : dans Zuckerman délivré, Nathan a quinze ans de plus et il a "réussi", mais il est toujours harcelé - par le demi-fou Alvin Pepler, qui le met dans des situations truculentes, et par le souvenir de son père qui meurt en le traitant d'apostat.
Il essaie la boisson, prend la décision de n'être plus rien, et il est encore là, personnage principal de La leçon d'anatomie, condamné par la douleur à vivre couché, proie des femmes qui le soignent, des médecins et du critique Milton Appel. L'humour de Philip Roth ne désarme pas dans L'orgie de Prague, épilogue de son cycle romanesque, où l'on retrouve Nathan chargé par Sisovsky, éternelle image du père, de ramener un manuscrit de Tchécoslovaquie, et jouet, là-bas, d'événements tragi-comiques.
Zuckerman trilogie
Le livre réunit en un seul volume trois romans : L'écrivain fantôme, Zuckerman délivré, la Leçon d'anatomie, et en épilogue une longue nouvelle L'orgie de Prague. Je n'ai lu ce livre qu'après avoir lu d'autres romans de l'auteur. Une fois qu'on est familier de ses obsessions il est peut-être plus abordable, mais se lancer dans la lecture de ce gros pavé avec l'intention de lire une biographie imaginaire de l'auteur, c'est aller droit dans le mur. Pour découvrir Philip Roth, je recommande plutôt de lire "Ma vie d'homme" en premier, et de revenir ensuite à cette première trilogie de la saga Zuckerman. Ce regroupement en un seul volume est peut-être artificiel, chaque partie pouvant être abordée séparement. Le personnage de Zuckerman apparaît dans neuf romans, Philip Roth ayant décidé d'en finir avec lui dans Exit le fantôme, cet alter ego littéraire lui permet d'aborder de nombreux thèmes de société, la politique, le sexe de manière plutôt décomplexée, il aborde aussi la maladie et la mort. Mais c'est avant tout une réflexion très intéressante sur sa grande passion, l'écriture, et un jeu de miroir littéraire sur le devenir d'un écrivain, un écrivain juif, dans la société américaine des seventies à aujourd'hui.