Biographie de Herbert George Wells
Herbert George Wells est né à Bromley, un faubourg de Londres, en 1866. Il était le fils d'une femme de chambre et d'un jardinier. II n'a jamais oublié la pauvreté et l'univers féodal du château où il empruntait l'escalier de service. Il va à l'école jusqu'à quatorze ans, un peu dans les conditions qui sont celles de Dickens un tiers de siècle avant lui. Apprenti chez divers commerçants, il se fait renvoyer et trouve une place de surveillant dans une école, qui lui permet de reprendre ses études.
II est reçu comme boursier à l'Ecole normale des sciences de Londres. Cette enfance marquée par la misère et l'injustice le conduit à l'athéisme et au socialisme. Il milite et échoue à ses examens. Après avoir essayé sans succès de placer dans les revues des articles scientifiques, il décide de se consacrer à l'enseignement et il épouse son amour d'enfance, sa cousine Isabel. Une maladie lui donne le loisir d'écrire son premier livre : La Machine à explorer le temps.
Il y montre déjà tout ce qui fera son originalité : humour discret, habileté à présenter des personnages très quotidiens lancés dans des aventures fantastiques. Le succès de ce voyage dans la quatrième dimension est très grand à l'époque ; le livre est resté célèbre et a trouvé de tout temps de nouveaux lecteurs. Au même moment, une étudiante phtisique, Catherine Robbins, entre dans la vie de Wells.
Elle deviendra sa seconde femme. Préparé par sa formation scientifique, Wells continue à écrire des romans d'anticipation comme L'île du docteur Moreau, L'Homme invisible, La Guerre des mondes, Les Premiers Hommes dans la Lune. Ces livres sont encore plus l'oeuvre d'un moraliste et d'un prophète des temps nouveaux, prévoyant les cataclysmes vers lesquels l'humanité se précipite, par égoïsme. Wells finit d'ailleurs par se détourner du roman fantastique pour entrer dans ce qu'il appelle La Conspiration au grand jour.
Il rêve d'une République nouvelle et redoute les guerres qui viennent. Il s'exprime alors par des romans psychologiques et sociaux comme Ann Veronica et L'Histoire de Mr. Polly. Il pense que l'histoire de l'humanité est une course entre l'éducation et la catastrophe. Il prévoit la guerre atomique et pense que seul un Etat mondial peut assurer la paix. Peu avant sa mort, en 1946, il publie L'Esprit au bout de son rouleau, testament désespéré d'un homme accablé par la folie du monde et conscient de la vanité de ses espoirs.