En cours de chargement...
"La seule chose qu'il aima d'elle tout de suite, ce fut la voix. Une voix de contralto chaude, profonde, nocturne. Aussi mystérieuse que les yeux de biche sous cette chevelure d'institutrice. Bérénice parlait avec une certaine lenteur. Avec de brusques emballements, vite réprimés qu'accompagnaient des lueurs dans les yeux comme des feux d'onyx. Puis soudain, il semblait, très vite, que la jeune femme eût le sentiment de s'être trahie, les coins de sa bouche s'abaissaient, les lèvres devenaient tremblantes, enfin tout cela s'achevait par un sourire, et la phrase commencée s'interrompait, laissant à un geste gauche de la main le soin de terminer une pensée audacieuse, dont tout dans ce maintien s'excusait maintenant".
Une prose comme y'en a une par siècle
"La première fois qu'Aurélien vit Bérénice il la trouva franchement laide" etc etc etc.
Un roman à lire à 20 ans alors que l'on est nébuleux, romantique (au vrai sens du terme!) en fac de lettres et que l'on se croit poète...héhéhé
Un livre formidable et la scène dans les jardins de Monet à Giverny...ouah quelle classe et quelle musique!