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Le plan du tableau, en retrait de toute oeuvre d'art à même d'éveiller un sentiment de présence, ne se voit pas à première vue. Il faut retourner à l'oeuvre souvent et, plusieurs années durant, accepter maints combats avant qu'il ne transparaisse, et que le mystère ne commence à s'éclaircir. Qu'appelle-t-on voir ? À quel voyage le plan du tableau, pour être rejoint, convie-t-il le regard ? Par quel subterfuge convoque-t-il celui qui ne peut encore le voir ? Le cadre du tableau désigne la porte d'une entrée en intelligence.
Le concept fait voir. Face à la toile peinte, une à une, défaire, ses projections et ses peurs, traverser les apparences et cheminer, en abstraction, jusqu'à l'Autre, de l'autre côté du miroir. Quel est cet Autre ? Et quelle clé délivre-t-il ? L'abstraction picturale n'est pas affaire de non-représentation, refus de la mimésis, mais une manière de provoquer l'abstraction du sujet, autrement dit une manière de peindre.
Quelle est donc cette manière de peindre ? Par l'écriture, l'auteur, spectatrice du tableau, se met en quête de la véritable teneur du penser à l'origine de l'oeuvre. Elle ne tient pas un discours sur l'art : son geste d'écriture cherche à retrouver un geste de peinture qui l'a émue, activant au plus profond d'elle-même une mémoire...