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Ils s'appelaient Cézanne ; ils s'appelaient Monet, Manet, Van Gogh... Ils s'appelaient Duchamp, Brancusi, Mondrian, Malevitch, Picasso, Braque, Klee... Ils étaient les témoins de la fin d'un monde et les soleils d'un autre qui n'a jamais tout à fait vu le jour. Ils s'appelaient Rothko, Newman, Pollock, Reinhardt, Still... Ils étaient américains. Certains d'entre eux avaient fui la vieille Europe. D'autres ne l'avaient jamais connue.
A travers eux, avait brillé l'espoir d'un monde neuf. Ce monde était mort-né. Pourquoi ? Que s'était-il passé ? Récupérée par les prétentions hégémoniques de l'Amérique, l'opportunité de cette révélation passa en grande partie inaperçue. Mais rien n'en fut perdu. Les aventuriers de l'abstraction sont des ultracontemporains. Leur geste n'a pas d'âge. Il remonte au temps des mythes. A nous de le ressusciter.
L'heure est venue de défaire le motif d'une histoire sous l'emprise du pragmatisme technocratique et de la rationalité comptable. Derrière le masque américain, qui est aussi celui de l'inconscient occidental, se réveillera alors le souvenir d'Europe et d'un continent perpétuellement en crise avec son essence spirituelle.