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Le mouvement des chômeurs de l'hiver 1997-1998 est venu contredire nombre d'analyses sociologiques qui concluaient jusqu'alors à l'impossibilité quasi-structurelle d'une mobilisation importante de sans-emploi. Les chômeurs ne disposent d'aucune des " ressources " considérées comme indispensables à l'émergence d'une action collective (identité collective affirmée, adversaire identifié, enjeux définis, réseaux puissants, argent) et pourtant, un mouvement important a eu lieu cet hiver-là.
Selon quelles logiques et quels processus les chômeurs se sont-ils engagés dans ce mouvement ? Pourquoi certains y ont-ils pris part et d'autres non ? A partir d'une enquête de terrain et d'entretiens menés avec des sans-emploi mobilisés et non-mobilisés, ce livre tente de comprendre quels ont été les supports de l'engagement de ces chômeurs, leurs motivations ou leurs refus, pour finalement mettre en évidence les ressources spécifiques, et parfois bien éloignées des ressources politiques " classiques ", qu'ils ont mis en œuvre pour se mobiliser.