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On attend d'un médecin qu'il écoute, rassure, explique et s'efforce de « Guérir parfois. Soulager souvent. Consoler toujours ». On attend d'un médecin qu'il soigne. En France, la réalité est autre : de la violence verbale aux jugements de valeurs, de la discrimination au refus de prescription, des épisiotomies arbitraires à la chimiothérapie imposée, bon nombre de médecins brutalisent les patients, à commencer par les femmes.
Ces brutes en blanc trahissent la déontologie et enfreignent les lois. Ce n'est pas un hasard : la caste hospitalière, profondément sexiste, ne se consacre pas aux soins, mais à ses luttes de pouvoir ; dans les facultés, la formation éthique et psychologique est absente, le savoir sous la coupe de mandarins aux valeurs archaïques et l'esprit scientifique parasité par les industriels. Comment s'étonner, alors, que tant de médecins se comportent en aristocrates hautains, et non en professionnels au service du public ?Le temps est venu de dire non à cette maltraitance d'un autre âge.
La santé des citoyens vaut bien une révolte. Ou une révolution.
Plus d'humanité
Dans ce beau livre plein d'humanité Martin Winckler revient sur les valeurs essentielles qu'il faut posséder pour être médecin, et les dérives qu'il faut éviter. Parce que ce métier, qui est plus qu'un métier, l'exige, il réclame des capacités d'écoute et d'altruisme indispensables, même si cela s'avère parfois difficile. Il n'y a pas un patient et son médecin, il y a deux êtres humains mis en rapport, le premier cherche une aide médicale et psychologique, et le second doit lui donner, parce que c'est primordial. La maltraitance commence quand le médecin ne considère plus sa ou son patient(e) comme une personne à part entière, en évitant de mettre cette distance peu appropriée quand il s'agit d'aider. On peut imaginer que c'est aussi un moyen de protection psychologique pour certains praticiens, mais il faut dépasser cela, car la profession relève davantage du sacerdoce que du passe-temps ! En outre, et l'auteur nous le fait bien comprendre, le code de déontologie des praticiens est très clair à ce niveau, alors il faut le respecter, même si cela peut s'avérer difficile pour l'ego.