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Il avait pour lui une candeur déconcertante et un direct du gauche foudroyant. Il connut la misère et la gloire, mais seul l'amour des femmes parvint à combler sa soif d'absolu. De l'ascension à la chute, le destin hors du commun d'un jeune prodige adulé par les foules, poussé au crime par un malentendu.
Il se faisait appeler Turambo, du nom de son village qu'un glissement de terrain avait rayé de la carte.
Il était né dans l'Algérie coloniale des années 20, et son destin était écrit d'avance : il serait misérable. Mais il était beau, vigoureux, ardent et doté d'un trait de caractère assez rare : la candeur. Cette fraîcheur lui attirait des sympathies immédiates et, grâce à ce don, il put franchir les portes du monde des Français, interdit aux Arabes. Car il possédait de plus une force surprenante dans le poing gauche, capable d'allonger d'un coup ceux qui se trouvaient sur son passage.
C'est ainsi qu'il attira l'attention des professionnels de la boxe. Ses succès sur le ring lui apportèrent gloire et argent. Mais comme tous les cours purs, il détestait la violence et rêvait d'amour. Dans sa culture, une femme heureuse était une épouse fidèle, féconde et dévouée. Il nourrit d'abord une passion secrète pour sa cousine Nora, la première femme de sa vie. La deuxième, Aïda, une prostituée, l'initia aux plaisirs de la chair.
La troisième, Louise, était la fille de l'homme d'affaires qui comptait l'emmener jusqu'au titre de champion de France de sa catégorie. Puis surgit Irène. Femme libre, indépendante et fière. Elle lui apprit que la vraie passion ne pouvait s'épanouir que dans la confiance absolue et le respect mutuel. Mais comme toujours chez Yasmina Khadra, la vie ne rend pas toujours justice à ceux qui s'aiment...
Dans une superbe évocation de l'Algérie de l'entre-deux-guerres, Yasmina Khadra met en scène, plus qu'une éducation sentimentale, le parcours obstiné d'un homme qui n'aura jamais cessé de rester fidèle à ses principes, et qui ne souhaitait rien de plus, au fond, que maîtriser son destin.
Superbe!
Les anges meurent de nos blessures est un magnifique roman.
Yasmina Khadra est algérien, du coup certains n'apprécieront surement pas les termes algériens présents dans ce roman. L'histoire ? Elle se déroule durant la période coloniale française entre les deux guerres mondiales. Les 400 pages détaillent la vie de Turambo, ce petit "yaouled" passé de l'ombre à la gloire grâce à la boxe, torturé par l'amour.
C'est un roman magnifiquement écrit avec un style généreux, parfois poétique. Je comprends pourquoi on compare l'auteur à une femme. C'est très bien écrit, beau.... mais souvent très lent. L'auteur prend son temps!
Par contre, c'est expressif, on ressent très bien ce que traverse Turambo (super dédicace à Arthur Rimbaud au passage). Lisez le début du roman si vous avez des doutes: c'est très très fort.
En résumé, la vie de Turambo est forte en émotions. J'ai beaucoup apprécié ce livre, quoiqu'un peu lent par moment.
Les descriptions d'Oran, de la vie à cette époque sont tout simplement magiques.
Bonne lecture!