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L'obligation des employeurs à participer à l'effort de construction du logement social en France, résulte d'une initiative de chefs d'entreprise du Nord attachés au problème du logement de leurs salariés. Ils ont tracé la voie d'un effort collectif du patronat en faveur du logement social en créant une association qui a pris le nom de Comité Interprofessionnel du Logement chargé de gérer et de reverser une contribution de 1 % sur la masse salariale des entreprises, à des organismes spécialisés dans la promotion immobilière.
La spécificité organisationnelle du logement C.I.L. institutionnalisé en 1953, relayée par l'Etat grâce au jeu des prêts aidés, a suscité un effet d'entraînement et permis d'amplifier l'effet de levier financier et social en faveur de la construction du logement social. Les C.I.L., organismes d'initiative et de financement du logement des salariés des entreprises, ont constitué et constituent toujours, sous la parade associative, un enjeu économique, politique et social important.
L'auteur analyse le fonctionnement de ce champ d'activité sous l'angle de la dynamique associative et montre comment il bénéficie d'un soutien financier public alors qu'il constitue un lieu de valorisation du capital privé et qu'il contribue à la mise en tutelle d'une frange de la population en dédouanant à la fois le patronat mais aussi l'Etat. La position et le caractère de l'Etat, lorsqu'il favorise des intérêts privés, ne mettent-ils pas en cause son statut et celui du pluralisme démocratique ?