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Récit de vie et portrait de l'homme de main d'un comte de région. Dixième siècle ! Araldus, petit seigneur au service d'un puissant comte, organise son existence autour d'un modeste castrum en bois. Il veut se forger un nom, une place, un destin. Comment briser les normes établies par les rois, la nature et les dieux ? Comment marquer l'esprit des hommes et devenir le seul maître de sa vie ? Ses seules armes : un corps prêt à toutes les violences, son intelligence, et les remuements d'une société médiévale en pleine ébullition.
Un récit de rêves et d'ambitions, mais aussi de renoncements et de compromissions. Une histoire humaine.'Prix Renaudot', 'Prix Goncourt', voici le destin que mérite 'Araldus'. Ce livre a l'étoffe de ceux publiés par les plus grandes maisons d'édition parce qu'il est profond, documentaire, surprenant, remarquablement bien écrit. Ce n'est pas un roman qui cavale, qui narre une action, avec un début, une intrigue, une fin.
C'est mieux. C'est un roman écrit au rythme des journées et des tâches qui incombent à ce petit seigneur du Moyen Âge, homme de main du Comte de Poitiers. En lisant ce livre, le talent de l'auteur fait que vous en arrivez rapidement à endosser les habits de cet homme vivant en l'an Mille. Vous devenez Araldus. Et vous en apprenez autant sur l'époque que vous n'imaginiez certainement pas ainsi, que sur vous-même qui vivez dans le confort des années 2000.
EXTRAIT« La situation est urgente, l'ordre que tu te flattes de défendre est menacé. » Araldus comprend qu'il n'y a rien à ajouter. Son intérêt n'est pas de se disputer avec un envoyé du comte, et surtout pas celui-là. Arbaud est de cette race d'hommes que les responsabilités rendent butés et impitoyables. « Tes paroles sont celles d'un homme avisé, Arbaud. Je t'écoute, quel est ton plan ? » Le compliment d'Araldus est soudain.
Surpris, Arbaud ne peut réprimer un sourire d'orgueil qui fait vibrer sa mâchoire. Il répond d'une voix stridente, apparemment mal contrôlée : « Attaquer. Attaquer bien sûr ! »CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE« Le récit, romancé, se base sur des faits historiques. Il permet de cerner le parcours d'un homme (Airaud ou Araldus) qui veut s'affirmer individuellement dans une société en pleine mutation économique, territoriale et politique, avec la désagrégation du pouvoir public carolingien et les débuts de la féodalité.
Contexte qui, sur plusieurs points, fait écho à notre actualité contemporaine. » Le Petit Economiste.« J'ai refermé le livre, comme tant d'autres. Certains sont partis et ne reviendront pas. Celui-ci restera. » Thierry Bellaiche, Impromptus.À PROPOS DE L'AUTEURNé en 1971 à Châtellerault, Vienne, David Pascaud a étudié l'histoire aux universités de Poitiers et de Iaroslavl [Russie]. Enseignant d'histoire-géographie à Poitiers, il se passionne pour la littérature et les arts visuels.
Affectionnant aussi bien les ouvres de Barjavel, Borges, Durrell ou Maupassant, il exerce sa graphomanie de façon éclectique : articles de presse, enquêtes dans l'édition touristique, carnets de voyage, vers libres, récits... Pour regarder la vidéo de présentation du livre, c'est ici.
Une pépite de style et de sens
Un sacré bon roman ! Le parcours de ce personnage est captivant au fil des chapitres. Pourtant il n'a pas que des bons côtés : très humain, avec des faiblesses, des doutes. Il commet des actes qui peuvent choquer aussi. Une des idées géniales (une vraie idée d'auteur) c'est qu'Araldus perd la vue peu à peu, son rapport au monde change, et le nôtre aussi ! Les chapitres raccourcissent, comme si les descriptions du début du roman devenaient vaines. Le combat de cet homme après avoir été dans le monde est de + en + à l'intérieur de lui-même. Le roman historique et mouvementé devient introspectif. Le tout servi par une plume fine, bien enlevée. Bravo !