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Si la guerre peut pousser au suicide, elle peut également le remplacer, commenta sobrement le lieutenant Cossa, en repliant le journal qui annonçait la mort d'une grande romancière. Que la guerre fût à sa manière une solution, c'est une pensée qui l'avait effleuré à plusieurs reprises. Lui qui l'avait en horreur, il s'était surpris plusieurs fois à la désirer : pour m'y ensevelir, comme la romancière dans le fleuve.
En sortant, il huma avec plaisir l'air léger du soir. Il se sentait d'excellente humeur. Il était dans une familiarité totalement affectueuse avec le suicide, il l'appelait même son ami secret : c'est pour cela que les pensées qui l'avaient traversé alors qu'il lisait la notice sur la mort de la romancière ne l'avaient guère troublé. Ces deux nouvelles font partie d'un vaste cycle narratif qui décrit la province orientale de la Libye, depuis la conquête coloniale italienne de 1911 jusqu'à l'indépendance de l'État libyen.