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À découvrir
La pentalogie de Chloé Chevalier me faisait envie depuis un petit moment, (dont deux sont actuellement sortis), notamment grâce aux bonnes critiques piochées ça et là sur la blogosphère. Mais, il a fallu que ma Librairie préférée invite l'auteure lors d'une soirée spéciale Imaginaire pour enfin me décider à franchir le pas. Lu lors d'un défi littéraire, le fameux weekend à 1000 pages, le premier tome des Récits de Demi-loup, s'est avéré être mon second coup de coeur 2017 !
Résumer le premier opus n'est pas une mince affaire tant l'univers décrit par Chloé Chevalier est
dense et étendu!
Véridienne est un royaume divisé en deux entités : Demi-Loup et les Eponas, cette dernière étant subordonnée à la première. A leur tête, un Souverain et son Suivant comme conseiller (un premier ministre en quelque sorte). Ce Suivant n'est pas choisi au hasard, il doit être issu des couches modestes de la population et doit être né le jour suivant la naissance de son Prince ou de sa Princesse. Voilà pour les traditions centenaires.
Or, le règne d'Aldemar en Demi-Loup débute par une entorse à la règle : la naissance de sa fille Malvane, par un curieux concours de circonstances, sera accompagnée non pas d'une mais de deux Suivantes! Cela ne serait-il pas un mauvais présage?
Des années plus tard, la Princesse Malvane et sa cousine Calvina avec leurs Suivantes ont grandi dans l'insouciance mais une mystérieuse maladie mortifère ainsi que les menaces de deux guerres, l'une intestinale et l'autre extérieure, issue des Terres de l'Est, semblent marquer le début de la fin…
Comme je l'ai dit au tout début, l'univers de Chloé Chevalier est dense. Pour un novice, cela aurait pu s'avérer fastidieux. Or, l'introduction s'est faite en douceur. L'auteure a bien pris le temps de décrire ses différents personnages au début du roman tout en leurs donnant des caractéristiques propres. de plus, grâce à un système de blason, il est très facile de s'y retrouver et d'identifier le narrateur à chaque chapitre. le lecteur suit également les personnages sur plus de vingt ans ce qui permet de s'y attacher plus facilement. Enfin, Chloé Chevalier s'astreint à leur ôter tout manichéisme : s'il est vrai qu'ils sont touchants, force est de constater aussi qu'ils peuvent irriter avec leur défauts si profondément humains. Pour ma part, j'ai beaucoup apprécié Aldemar en roi cynique, son fils Aldemor en Prince érudit et Cathelle, la Suivante de Malvane. Très honnêtement, les Princesses et leurs Suivantes ne brillent pas par leur intelligence mais Cathelle est, me semble-t-il, la moins stupide des cinq!
Si les personnages de Véridienne et leurs relations sociales sont le véritable point fort de ce roman. le worldbuilding, à défaut d'être original, se défend. J'aurais juste une petite carence à souligner : il manque une carte géographique. L'univers est divisé en trois royaumes : Demi-Loups et les Eponas, les Terres de l'Est et les Plaines jaunes. Vous me direz, rien de compliqué à suivre là-dedans ; excepté que les personnages voyagent beaucoup au sein des trois royaumes et chaque terre possède son réseau de villes… Une carte aurait permis au lecteur de s'y retrouver plus facilement.
Passé cela, l'univers du premier tome de Véridienne est intéressant mais reste relativement classique. le lecteur est plongé dans un récit de fantasy d'inspiration médiévale et aborde les usages et les relations au sein de la cour royale. Néanmoins, ce qui différencie Véridienne des autres romans de fantasy médiévale, c'est que Chloé Chevalier s'attache à décrire avec minutie l'histoire, les us et coutumes, la géopolitique, etc de son univers, rendant chaque élément crédible et logique.
Enfin, le style d'écriture est simple tout en étant fluide. Pour ma part, je possède une affection toute particulière pour le roman chorale depuis que j'ai lu le Trône de fer de Martin. J'adore ce style littéraire : non seulement celui-ci donne beaucoup de dynamisme au récit mais peut être également à l'origine de rebondissements grâce à la confrontation de différents points de vue des personnages. Chloé Chevalier </a>utilise aussi de nombreux supports tels que des lettres, des archives ou des journaux intimes pour agrémenter son récit. J'aurais d'ailleurs juste un élément à relever : lors d'une lettre adressée à Cathelle, le Prince Aldemor relate tous les faits qui se sont déroulés entre eux. Cela ne m'a pas paru vraiment judicieux: car outre le fait d'informer le lecteur sur les évènements, je ne vois pas quel intérêt aurait eu le Prince à remémorer à la Suivante ce qu'elle connaissait déjà…
En conclusion, le premier tome de la trilogie des Récits de Demi-Loup, Véridienne, est une réussite car il possède de nombreuses qualités : les personnages particulièrement bien fouillés, constituent la force principal du roman ; l'univers très dense n'est certes pas original mais l'auteure s'est attachée à le rendre crédible ; enfin, le style d'écriture est plaisant et le style « roman chorale » rend le tout dynamique. Ce sera donc avec un immense plaisir que je poursuivrai l'aventure avec le tome 2, les Terres de l'Est et que je Rencontrerai l'auteure, jeudi soir.
Ce roman avait été l'un des coups de coeur 2016 de mon libraire. Je l'avais donc gardé en tête, le temps de trouver un moment pour le lire. Puis, quand j'ai su que l'auteure serait présente lors d'une nouvelle Soirée Imaginaire, le 9 Mars prochain, dans ma librairie habituelle, je n'ai plus hésité. Je n'ai pas toujours le temps de le faire mais je préfère lire le roman avant de rencontrer son auteur, je trouve que cela facilite la discussion avec lui.
Difficile de résumer l'univers de Source des Tempêtes tant il est dense. Il est vrai que la couverture (sublime encore une fois!
Les moutons électriques font des merveilles!) laisse entendre la présence de dragons mais la part laissée à ces créatures imaginaires n'est pas aussi importante que cela dans le récit. Sur le continent Cestre, les Mages Bleus ont été massacrés. Seul Keral Asulen a survécu mais à quel prix! Il a non seulement perdu son drac qui lui permet d'user de sa magie et il ne pourra plus avoir d'enfant. Son premier fils Cerdric est un Réfractaire, c'est-à-dire que la magie n'agit pas sur lui. Mais, pire que cela, ce dernier ne pourra pas accomplir la fameuse proprétie de l'Enigme. Or, la vie trouve toujours son chemin et Keral Asulen, contre toute attente, engendre un second fils Ceredawn avec une Rive, une créature féérique issue de la Forêt bleue. Ceredawn, dès son plus jeune âge, montre des aptitudes très développées et semble posséder un drac extrêmement puissant. Ne serait-il donc pas l'enfant de la prophétie?
Le tome 1 de Source des Tempêtes est loin du coup de coeur auquel je m'attendais. Si les deux premières parties étaient très efficaces et bien amenées, en revanche, le récit perd de sa puissance dans la troisième (environ les 150 dernières pages) à cause de trop nombreuses longueurs. Ce premier tome est dense (445 pages avec une petite police) et je pense que quelques coupes auraient été nécessaires pour rendre le récit plus sémillant.
Passé cet écueil, ce roman est indubitablement d'une grande qualité. Certes, les différents éléments qui composent l'univers sont relativement classiques dans la Littérature SFFF d'aujourd'hui comme la présence de magiciens, de dragons ou de fées mais Nathalie Dau parvient à se les approprier en lui apportant des éléments personnels. Je citerai ainsi un nouveau vocabulaire pour les repères temporels tels que la malune (pour les mois) ou l'organisation sociale comme le Bréon (sorte de comte) ou de nouveaux repères géographiques avec la présence d'une carte en début de tome. Je dois bien reconnaître également que l'immersion n'est pas évidente au début car il faut un petit temps d'adaptation mais c'est également ce qui rend l'univers aussi riche et complexe.
L'écriture est également très agréable bien qu'elle manque de fluidité, du moins, au début, le temps d'assimiler le nouveau vocabulaire.
En ce qui concerne les personnages principaux, Cerdric, malgré tous ses malheurs, ne m'a pas vraiment paru sympathique. Il est toujours en train de geindre ce qui m'a quelque peu lassé. Quant à son frère Ceredawn avec son petit côté parfait, intelligent et mature malgré son jeune âge, n'a pas attiré non plus mon empathie. Les personnages secondaires m'ont davantage plu et j'ai beaucoup apprécié la mère de Cerdric, Nerasia, sorte de Cersei Lannister machiavélique ainsi que la mentor de Ceredawn, Yspaddadora qui ne manque pas de caractère.
En conclusion, le tome 1 de Source des Tempêtes est introductif et joue son rôle, le temps d'assimiler un nouvel univers complexe mais riche. S'il comprend quelques longueurs, notamment dans la troisième partie, ce qui est un peu dommageable pour le rythme du récit, ce tome n'en reste pas moins de qualité. Son écriture est foisonnante, son intrigue pleine de ressources, les nombreux personnages notamment les secondaires ne manquent pas d'intérêt et l'on sent que l'on se situe aux prémices d'une saga qui n'a pas encore révélé tous ses secrets. J'ai donc hâte de découvrir le tome 2 qui sortira début mars et de rencontrer l'auteure.
J'ai découvert Port d'âmes dans le cadre de la Soirée de l'Imaginaire à la Librairie Décitre de Grenoble, le 26 Janvier dernier. A cette occasion, je n'avais lu qu'une centaine de pages du roman lorsque j'avais rencontré son auteur, Lionel Davoust. A sa question, « Qu'est-ce que vous pensez de mon livre ? », je me suis sentie prise de court mais j'avais tiré les leçons de l'année dernière (en gros, j'avais dit à Matthieu Rivero que je m'étais ennuyée à la lecture de son roman Or et nuit… Sans commentaires…). Plus diplomate cette année, j'ai donc répondu que je n'aimais pas
le personnage principal mais que je trouvais l'univers développé très intéressant. Une centaine de pages sur un roman qui en fait 500, c'était en effet un peu prématuré pour juger de l'ensemble de l'oeuvre. Car, Port d'Âmes s'est révélé être une excellente surprise mais non exempt de défauts.
A 22 ans, Rhuys vient tout juste de débarquer dans la cité franche d'Aniagrad. Enfin libéré de 8 ans de servitude en tant que matelot pour éponger les dettes de sa famille, il est bien décidé à commencer une nouvelle vie. En premier lieu, il souhaite profiter des plaisirs offerts par la Ville et fait la rencontre d'une mystérieuse jeune femme sur le Marché qui lui vend des fragments de son âme. Puis dans un second temps, il compte reconstituer le prestige de sa famille. En effet, issu de l'aristocratie rhovellienne, il semblerait que son père bien que ruiné, ait réussi à sauvegarder un petit pécule. Avec ce premier fond, Rhuys investit dans la société d'un ancien associé de son père, Edelcar Menziel. Mais, tout le monde ne voit pas d'un bon oeil son ascension récente et cela commence à lui attirer quelques ennuis.
Très honnêtement, j'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans le roman dans un premier temps.
En effet, le personnage principal Rhuys ne m'a pas paru très sympathique. En cause, son caractère un peu hautain de jeune premier très conscient de ses qualités et son idéalisme qui le rendaient un peu benêt. Sur ce point, je rejoins d'ailleurs la réflexion de Relax67 : huit années de servitude auraient dû normalement lui faire rentrer du plomb dans la tête et saper son état d'esprit utopiste. On imagine aisément que les autres matelots issus d'une modeste condition, ont probablement dû lui faire payer ses origines aristocratiques. Heureusement, Rhuys évolue de manière très positive au fil du roman car il devient même désabusé suite aux nombreuses épreuves qu'il a traversées.
le style d'écriture m'a également un peu gêné. Si je reconnais qu'il est indéniablement de qualité et très étoffé, en revanche, il m'a semblé manqué de fluidité. J'ai décroché à de nombreuses reprises et cela jusqu'à la fin du roman. L'intrigue est également émaillée de longueurs qui ont beaucoup nui à ma lecture et je reste persuadée que cent voire cent-cinquante pages de moins auraient suffi à rendre le récit bien plus efficace.
Passé cela, Port d'Ames possède de nombreuses qualités :
Les personnages secondaires sont bien plus intéressants que Rhuys. Je pense ainsi au négociant Khartari, l'associé de Menziel. Il est intelligent et n'est pas dupe du jeune homme. J'ai également beaucoup apprécié ses joutes orales. Cassian possède aussi beaucoup d'intérêt à mes yeux : fin limier, droit, calculateur et machiavélique. J'adore ce genre de personnage et je n'ai pas pu m'empêcher de voir dans ce rôle, l'interprête de Tywin Lannister dans Games of Thrones, Charles Dance.
Enfin, Port d'Âmes possède un background extrêmement développé et complexe. C'est très plaisant. La ville d'Aniagrad elle-même n'est pas un simple décor. Elle participe directement à l'intrigue. Quant au reste, l'univers d'Evanégyre semble déjà posséder toute une Histoire, une géographie préexistante, des relations diplomatiques et commerciales, une économie, un système politique représentatif, etc… Cela donne beaucoup de relief et de consistance à l'ensemble. L'esthétisme du roman m'a également beaucoup fait penser au XIXème siècle anglais (période que j'adore), à l'aune du développement industriel amorcé par l'électricité puis par le pétrole.
En conclusion, Port d'Ames n'est pas un roman facile à appréhender. Son écriture de qualité peut parfois manquer de fluidité et les quelques longueurs peuvent faire décrocher le lecteur. C'est dommage, car je ne suis pas passée loin du coup de coeur. En effet, l'univers très développé d'Evanégyre et les personnages hauts en couleur donnent de l'intérêt à ce roman et en font une belle découverte. Je ne manquerai donc pas de lire d'autres romans de Lionel Davoust dans le même univers d'Evanégyre, semble-t-il mais à des époques différentes.
J'ai connu l'auteure des dessins avec Harfang qu'elle a sorti il y a peu et j'avais déjà eu un gros coup de cœur. Dans Elinor Jones, j'ai adoré les détails des costumes et des décors, la colorisation est également magnifique et me fait penser à de l'aquarelle. Quant au scénario, j'ai trouvé cela très soigné et documenté, sans temps mort et teinté de suspense : les apparences sont trompeuses! J'ai été agréablement surprise par cette bande dessinée : je pense même l'offrir pour un anniversaire. J'ai hâte de découvrir les deux tomes suivants.
Ce livre est intitulé Marco Polo et la Route de la soie. Je l'aurais plutôt rebaptisé La Route de la Soie et Marco Polo! Car en vérité, cet ouvrage ne consacre que deux chapitres au marchand. J'ai été un peu déçue car j'ai trouvé l'histoire de la Route de la soie certes intéressante mais un peu trop décousue, voire parfois obscure! Bref, d'habitude cette collection nous offre un bon condensé sur un sujet traité mais je ne retiendrai pas celui-ci en référence.
J'avais lu, il y a quelques mois, un autre roman de cet auteur Le silence des agneaux et j'avais tout bonnement adoré! Pourtant ce n'est pas mon style de lecture habituel. J'ai donc réitéré avec Dragon Rouge de Thomas Harris et conjointement, j'ai visionné la série éponyme (qui s'en inspire librement). Et bien, je n'ai pas du tout été déçue. J'ai retrouvé le même style d'écriture efficace, la précision des détails et la découverte de ce monde si particulier (pour ne pas dire fascinant et effrayant!) du Silence des agneaux. Du coup, je me lance dans le troisième tome : Hannibal.
Ce qui m'a d'abord sauté aux yeux dans la librairie, ce sont les dessins aux magnifiques couleurs pastels sur la couverture du livre. Et en feuilletant les pages, j'ai retrouvé la même douceur, la même recherche au niveau des détails (vêtements, architecture, paysages) et la même inventivité. J'avais donc un peu peur d'être déçue au niveau de l'histoire et du scénario. Et puis, je me suis lancée puisqu'il s'agissait d'un one shot. Au final, je n'ai pas regretté mon choix : le conte de Grimm (que je ne connaissais pas) a été littéralement refondu dans une nouvelle histoire avec beaucoup d'intérêt. J'ai adoré!
Coup de coeur!
En ce moment, je suis à la recherche de romans de Fantasy originaux qui sortent des sentiers battus et du cadre traditionnelle inspiré par notre Moyen Age. Et c’est exactement ce que j’ai trouvé dans L’empire du Léopard, un roman de Flintlock Fantasy qui fait référence à plusieurs périodes de notre Histoire : - les civilisations mésopotamienne et égyptienne de l’Antiquité pour l’organisation sociale, économique et architecturale de l’Empire du Léopard. - la découverte des Amériques aux XVème et XVIème siècle. - l’avancée technologique du XIXème siècle. Malgré les 600 pages de ce one shot, je n’ai pas vu le temps passer : l’écriture d’Emmanuel Chastellière est fluide et immersive, son univers bien développé (que ce soit au niveau du contexte social et politique ou du territoire géographique), son intrigue haletante (on a tous très envie de découvrir cette fameuse cité mythique de Tichgu!) et ses personnages très travaillés d’un point de vue psychologique. Mention spéciale d’ailleurs pour Cérès Orkatz, le colonel de l’armée de Cortellan qui va mener ses troupes à travers la jungle pour se rendre dans le fameux Empire du Léopard. Elle s’avère être un personnage féminin compétent, fort et charismatique qui ne se laisse pas marcher sur les pieds. Pour toutes ces raisons, L’empire du léopard a été l’un de mes coups de cœur 2018!