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6 Note(s) et avis
La vie de Liam s'effondre quand sa femme meurt sous les griffes d'un ours, venu roder près de la maison familiale en son absence. Aru, son jeune fils de 5 ans, a survécu. Un miracle ? Plutôt une belle épine dans le pied. Clairement, il n'a pas envie de gérer un enfant. Un enfant c'est faible, ce n'est pas fait pour la vie en montagne, en autarcie. Au fond, n'aurait-il pas préféré que ce soit l'enfant qui meure ? Tout aurait été beaucoup plus simple. Liam décide de partir, pour confier Aru à son oncle et à sa tante. Débute alors le long périple à cheval, dans l'immensité des plaines
et des montagnes, d'un enfant terrorisé et d'un père rongé par la tristesse et la colère.
Ecrit à la première personne, dans une langue parlée, avec peu de ponctuation, On était des loups est un superbe roman, ode à une nature brute et écrasante.
"C'est un vieux pays pas très connu, y'a pas de touristes dans les rues". Ça se passe dans la vallée de la Fensch, celle que chantait Lavilliers, et dans le bassin houiller lorrain, région ravagée s'il en est par la fin de l'industrie sidérurgique et minière. Denis Robert, lui, a décidé de les arpenter, ces rues, et de nous livrer un road-trip passionnant en compagnie des gens qui font cette partie meurtrie de la France, avec leur drames, leurs joies, leurs espoirs. Denis Robert s'est déjà aventuré dans l'écriture de scénario BD (on lui doit notamment l'excellente série l'Affaire des Affaires, où il raconte son travail d'investigation dans l'affaire Clearstream), on ne peut qu'espérer qu'il continue !
Hervé Le Corre installe tout au long du récit (superbement écrit) une atmosphère lourde et inquiétante. Ça se passe dans les paysages forestiers de la Gironde, mais à la lecture viennent des images de Louisiane, de marécages, de taudis et de chaleur moite. Un excellent roman noir !
Quand Miguel Bonnefoy est venu chez Decitre début juin pour présenter Sucre Noir avec sa pilosité apparente et son sourire ravageur, autant vous dire que dans l'audience, les filets de bave ont coulé. C'est que l'homme sait y faire. L'entendre parler de son livre, des pirates ou de la fabrication du rhum avec un tel sens du verbe, c'est un voyage immédiat vers les champs de canne à sucre des Caraïbes. Comme si on y était.
Sucre Noir, c'est ça. Une écriture sensuelle, tout en douceur, qui vous transporte. Un roman court mais intense, très étalé dans le temps avec de grandes ellipses,
qui revisite l’imaginaire des chasseurs de trésors et de leurs causes perdues, sur fond de saga familiale et de quêtes amoureuses. A ne pas manquer !
6 Note(s) et avis
Un battement d'aile...
Dans Vivre vite, Brigitte Giraud tente de refaire l'histoire. Celle de l'accident de moto qui tua son mari Claude au début de l'été 1999 à Lyon. A l'heure de vendre la maison achetée ensemble vingt ans plus tôt, elle se pose cette question que l'on se pose tous, lorsqu'on cherche à savoir si les choses de nos vies auraient pu être différentes : et si ?
Une sorte d'effet Papillon, un détail qui se passe différemment, une décision, même la plus insignifiante, qui change, et c'est un destin entier qui chavire. Et si nous n'avions pas eu les clés de notre nouvelle maison en avance ? Et si mon frère n'avait pas garé sa moto dans notre garage ? Et si le feu était passé au rouge quelques secondes plus tôt ? Et s'il avait plu ce jour-là ?
On suit la chronologie des événements qui ont mené à l'accident, on entre dans l'intime, mais toujours avec une grande pudeur. Un roman, aussi, où la ville de Lyon est omniprésente, très justement dépeinte, à cette extrême fin du XXe siècle. Un texte fort, émouvant, et d'une grande délicatesse.