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À découvrir
Un grand plaisir de lecture jeunesse pour mon premier « Petit Nicolas ». Enfant, j’étais passée à côté de ces petits bijoux que sont les aventures de Nicolas qui sous la plume de Goscinny et le crayon de Sempé transforment le quotidien d’un enfant en péripéties drôles et émouvantes. De la fraîcheur, du naturel, du bon sens et un brin d’effronterie sont les ingrédients de cet ouvrage de saison dans lequel les adultes retrouveront maints souvenirs, sans doute un peu désuet pour les jeunots d’aujourd’hui ! Un grand merci à Entrée Livre et à l’opération Livres & Vous qui m’ont offert ce livre illustré et m’ont remémoré ce temps que les moins de vingt ans ne peuvent connaître.
Ce roman que je souhaitais tant lire ne m’a pas déplu mais il ne m’a pas plu non plus. Ce sera donc un avis partagé.
Les plus : 1) Une belle écriture simple, riche, rythmée et lascive à la fois. 2) L’angle du récit original, décalé, permettant flash-back et apartés. 3) Le thème de cet Iran post révolution islamique des années 90. 4) Le regard d’une femme sur les femmes et les hommes constituant cette société rurale iranienne dont les coutumes ancestrales détonnent dans la nouvelle hiérarchie révolutionnaire et religieuse.
Les moins : 1) L’auteure n’est pas convaincante
dans ses descriptions souvent trop longues et transcrites par petites touches comme à travers un voile, sans implication affective ou sentimentale. Au début du livre, on croit à de la timidité, une réserve naturelle de l’héroïne Saba. Mais à la fin on comprend que les faits relatés en Iran n’ont pas été vécus par l’auteure et que celle-ci a pris trop de distance entre les évènements réels et sa retranscription. 2) L’évocation de la gémellité et du ressenti d’une sœur (Saba) perdant sa jumelle (Mahtab) par l’héroïne tourne vite à la schizophrénie. 3) Le règne du non-dit et de la soumission qui concerne sans aucun doute tous les personnages du livre sauf justement l’héroïne qui a dès le début la chance et le pouvoir de fuir l’Iran. L’illogisme est d’autant plus gênant qu’elle est persuadée que sa mère et sa sœur sont aux Etats-Unis. Le fil qui la retient est tellement ténu que le lecteur n’en prend conscience qu’à la fin du livre. 5) Le déséquilibre flagrant entre les longues descriptions des us et coutumes iraniennes dans la pure tradition orientale (les repas, les soins du corps, les rapports entre femmes et hommes au foyer, le respect et la tolérance, la soumission et la protection, l’affection et l’amour) et l’évocation des agressions et des exécutions de femmes par la police religieuse, la contrebande et les mouvements de contestation et de résistance évoqués rapidement sans plus de précisions .
Saba est une héroïne que j’ai aimée. C’est une jeune femme intelligente, à fleur de peau, qui préfère se réfugier dans le rêve mais qui sait faire face à la réalité et à la cruauté de la vie. Elle aime la vie au point de se cacher la vérité pour mieux atteindre son objectif. Elle commet des erreurs dont elle se relève encore plus forte et maligne. Son père, sa meilleure amie, son amoureux de toujours, ses mères d’adoption sont des personnages qui l’entourent mais qui sont évoqués à travers le regard de Saba, le lecteur ne sait pas ce qu’ils ressentent. Je souhaitais lire ce roman pour mieux connaître l’Iran de la révolution islamique. Je suis déçue car je n’en sais pas plus que tout à chacun qui suit un tant soit peu les actualités. Cet ouvrage n’est pas du registre dénonciateur mais plutôt évocateur et descriptif, il y manque à mon goût de l’intensité et de l’engagement.
La rencontre d’un jeune garçon issu d’une famille d’agriculteurs et d’un vétéran du Vietnam de retour « au pays » plus de dix ans après la fin de la guerre se fait à Stanford au cœur des terres fécondes du Mississipi. Voici le fil conducteur du livre sur lequel viennent se greffer les thèmes de l’émancipation sociale par les études, le rejet des vétérans du Vietnam par une partie de la population américaine, la survie après les horreurs d’une guerre et l’amitié initiatique. Le défaut de ce livre est une écriture foisonnante et maîtrisée au service d’un gamin de 13 ans évoluant dans une famille de « bouseux » dont on imagine mal qu’il possède un tel talent. Le récit est fait par Bill à la première personne : c’est la seule erreur de l’auteur. Sinon je conseille fortement la lecture de ce livre, écrit par un français, qui projette une image inédite de la société rurale américaine et dont l’originalité est emprunte d’humanisme.
Une belle déception que ce dernier livre de Marc Lévy ! Et cela m’agace car cet auteur m’est sympathique mais je voudrais tant qu’il m’étonne et me charme comme au temps de « Et si c’était vrai ? ».
Suzie Walker fut une petite fille élevée par sa mère alcoolique dans le souvenir de sa grand-mère accusée de haute trahison envers les USA en 1966. Ce drame familial nourrira Suzie dans sa volonté de réhabiliter son aïeule. Andrew Stilman est journaliste d’investigation au New York Times, il a penchant pour l’alcool qui l’aide à supporter l’échec de son mariage ainsi
que les conséquences physiques et morales d’une agression où il fut poignardé par la fille d’un trafiquant révélé lors de sa dernière enquête.
Deux personnages aux caractères bien trempés, marqués au fer rouge par la vie, des secrets d’état, on se dit qu’il a matière à nous embarquer dans une belle aventure. Et bien, je suis restée sur le quai ! Je ne suis pas entrée dans cet univers d’espionnage qui n’est qu’une cacophonie stéréotypée, n’est pas John Le Carré qui veut. Seule la vérité dévoilée, comme il se doit à la fin, est digne d’intérêt et crédible. Il faut attendre les pages 399 et 400 (sur 420 !!) pour lire quelques réflexions qui interpellent : « L’or noir, nous en sommes devenus esclaves. », «Sur quelles terres sommes-nous allés guerroyer ces dernières années au nom de la démocratie ? Là où le pétrole coule à flots, là où doivent passer les oléoducs pour l’acheminer, là où se trouvent les terminaux pétroliers. », «Les grands argentiers financent les campagnes électorales et les politiciens qu’ils font élire leur doivent allégeance. Les postes clés sont distribués à leurs hommes. Banques centrales, Trésor, Cour suprême, Sénat, Parlement, commissions, tous obéissent à une même chose : le pouvoir qui leur est confié et qu’ils veulent conserver. Ils ont tout corrompu. », "... et nos belle démocraties sont endettées jusqu’au cou alors que les multinationales accumulent plus de liquidités que nos Etats n’en auront jamais. », « Les populations se serrent la ceinture, sont soumises à des politiques de plus en plus rigoristes, tandis que les multinationales échappent à toutes règles. ».
Suzie et Andrew, les héros de ce roman, ne sont pas crédibles parce qu’ils sont creux. Marc Lévy les a drapés d’un vécu comme on fixe des autocollants sur sa valise pour montrer qu’on voyage. Mais il ne nous livre pas leur ressenti, le moi profond… et il y aurait de quoi faire ! Pas d’histoire d’amour non plus, des actes plaqués sur des attitudes arrêtées, pas de sentiments et d’émotions qui font évoluer les relations à l’autre : c’est un comble pour du Marc Lévy ! Pour moi, c’est raté et je suis en colère car il y avait matière à nous faire vivre une belle aventure. A vouloir faire compliqué, on rate l’essentiel… Même le titre ne convient pas : dans la lignée des titres à rallonge, j’aurais bien vu « Dans les poches de la belle Demoiselle des Neiges ».
Voici encore une histoire bien ficelée comme je les aime chez Guillaume Musso : une hypothèse de départ improbable qui vous explose aux yeux à la centième page alors que vous cheminez gentiment entre Boston et New-York en découvrant la vie de Matthew et d’Emma somme toute assez banales. Puis c’est une course effrénée de cinq jours et nuits qui vous ramènent dans la réalité d’un suspense haletant où Emma, aidée de Romuald, va risquer sa vie pour en sauver une autre et jouer leurs destins.
« Comment en était-elle arrivée là ? Il y a cinq jours, elle avait simplement répondu
au mail d’un professeur de philo dont elle était tombée sous le charme. Tout ce qu’elle voulait, c’était se trouver un mec. Et cela l’avait conduite à mettre le doigt dans un engrenage dévastateur qui la dépassait complètement. Derrière les apparences de la vie bien rangée de Matthew et de Kate, elle avait découvert une réalité faite de mensonges et de dangereux secrets. Jusqu’à présent, elle avait eu de la chance, mais plus elle progressait dans ses investigations, plus elle devinait que le danger la guettait. ».
« Jusqu’où pouvait-on impunément déjouer les plans du destin ? Quel serait le prix à payer pour avoir voulu défier les lois du temps et échapper à la fatalité ? Elle n’allait pas tarder à le savoir. Elle régla sa course, descendit de la voiture et poussa la porte du restaurant italien. ».
Changer son destin en fonction de son futur : qui n’en a pas rêvé ? Guillaume Musso nous livre une Emma qui assure !
Plus qu’un roman policier historique, « La Louve de Subure » est un grand récit épique. Certes quelques mystères, magiciennes, complots, trahisons sont les ingrédients infaillibles du suspense qui saisissent le lecteur sans plus relâcher son attention jusqu’à la dernière ligne. Mais, pour moi, ce roman est jubilatoire ! La Rome du IIème siècle après J.C. y est magnifiquement contée. Les talents d’historien de Laurent Guillaume sont à saluer tout autant que son style précis et percutant. Cette épopée antique au cœur de l’Empire Romain sous le règne de Trajan est un bonheur pour les amateurs de romans historiques pointus en références documentaires. L’intrigue et l’esprit chevaleresque des aventures de Falco et d’Andaric sont portés aisément par le lyrisme et la virtuosité de l’écriture. Bravo.
Fan de Musso depuis son premier roman, j’étais curieuse de découvrir sa dernière pépite.
Pour ne rien vous cachez, je craignais fort de lire du « réchauffé » : on peut être un auteur fécond, il arrive un moment où on tourne en rond.
Et bien non, encore une fois, je fus accrochée par une mise en situation originale et rivée aux lignes qui défilaient sous l’émergence d’un suspense bien mené. G. Musso a su élargir son imaginaire tout en gardant l’art de créer des personnages fantasques et décalés, il a très bien su repousser les limites de son savoir-faire.
Téléphones
échangés, vies décortiquées, personnages écorchés vifs, mystères enfouis puis révélés grâce aux technologies modernes et une jeune fille à sauver sont les cartes qui s’abattent une à une dans cette enquête palpitante entre les Etats-Unis, l’Angleterre et la France. Partez en toute confiance pour une lecture aisée, distrayante et captivante.
La lecture de ce petit roman, qui se lit vite et aisément, offre un bol d’air frais et réconcilie avec les « bons sentiments ». Même si l’histoire est peu crédible, les émotions y sont bien décrites. Pas de suspense, l’auteur avance chaussé de ses « snowboots ». Malgré tout, le lecteur aimera l’humour québécois et le charme du dépaysement. Il n’y a aucun mal à se faire du bien ! Rien ne vaut une gangue de glace et une panne d’électricité pour révéler le cœur des hommes et l’amour des femmes. Faute de lumière et de chaleur, les personnages, qui subissaient leur vie, ouvrent les yeux pour en devenir les acteurs et prouvent qu’en s’entraidant, ils gagnent l’amitié de leurs voisins et découvrent l’amour simple et sincère.
Classé dans le genre « policier – suspense », cet ouvrage ne nous livre pas ce que sa « quatrième de couverture » promet. Le thème en est plutôt l’anticipation politique. L’enchaînement des évènements, qui devrait rendre la lecture attractive, est entrecoupé de retours en arrière biographiques du personnage principal qui génèrent lassitude voire exaspération. L’écriture se voudrait parfois grivoise, à la « Audiard », elle n’est que laborieuse. Connaître l’histoire politique de l’Australie aidera à comprendre certains passages très ciblés. Mal construit, superficiel, sans style d’écriture, ce roman poussif vous aidera à vous endormir.
Chevauchée fantastique !
Belle découverte que ce premier tome relatant une course de cavaliers traversant les Etats-Unis d’Ouest en Est. Le thème est des plus attrayants et les héros sont déjà bien campés. Un heureux mélange de fantastique sur fond historique pour une chevauchée sauvage. Le dessin est épuré et percutant, la mise en page traditionnelle est cependant très dense et parfois trop chaotique. Direction le tome 2 !