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Les rapports de la littérature philosophique clandestine et de la littérature scientifique de l'Age classique sont riches et complexes. Les études ici rassemblées abordent des disciplines au statut épistémologique aussi différent que les mathématiques, la chimie ou la médecine. Qu'il s'agisse de l'idée d'infini ou de celle de la matière, la pensée scientifique offre aux auteurs de textes clandestins une assise qui donne aux idées philosophiques autorité et prestige, indépendamment de la rigueur et de la pertinence des thèses scientifiques employées, comme le montre la survivance du modèle astronomique ptoléméen.
La place du discours médical dans les écrits clandestins est paradigmatique il touche à la nature de l'âme humaine et par conséquent au traitement qui peut lui être réservé après la mort. Ainsi s'établit une forme de dialogue fécond entre les écrits médicaux et les textes philosophiques, ce qui semble donner un avantage net au " parti philosophique ". Or l'exemple de Pascal montre que l'analyse mathématique peut constituer un subtil argument apologétique en mettant le langage mathématique devant ses propres limites.
Le discours apologétique devient alors la part " clandestine " du texte scientifique. La clandestinité se confond ici avec l'art de persuader. Cette analyse est confirmée par la présence d'un double discours dans les écrits de l'Académie des sciences. Là comme dans presque toutes les contributions, le rôle de Fontenelle paraît essentiel. Ce volume annuel fournit également une bibliographie exhaustive, des études, une documentation, des informations sur la littérature philosophique clandestine à l'Age classique et sur les recherches qui sont conduites dans le monde entier à son sujet.