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Aristote, Newton, Einstein étaient bègues, tout comme les grands poètes Virgile et Paul Valéry, ou l'écrivain Lewis Caroll. Les hommes d'état ne sont pas en reste puisque l'on compte Napoléon 1er, Théodore Roosevelt et bien sûr Démosthène parmi les bègues les plus célèbres. De quoi bien prouver l'absence de relation entre le niveau intellectuel et ce "trouble de l'expression verbale affectant le rythme de la parole en présence d'un interlocuteur" (définition du Ministère de la santé, HAS).
L'origine du trouble, longtemps considérée psychologique, est décrite désormais comme multifactorielle, intégrant des facteurs génétiques de susceptibilité, des dysfonctionnements cérébraux, des facteurs circonstanciels déclenchants, et une motricité orale fragile. L'origine est mieux cernée tôt au cours du développement, comme le sont aussi la contribution de facteurs externes et les effets des programmes d'intervention.
Pourtant le bégaiement de l'enfant est mal connu. C'est pour remédier à cette lacune que Bernadette Piérart a organisé pour Enfance ce numéro thématique regroupant de grands spécialistes du domaine. Un numéro très informatif que ne devraient pas manquer les orthophonistes/ logopèdes, les phoniatres, les psychologues cliniciens, les pédiatres et neuropédiatres, non plus que les éducateurs de la petite enfance.