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Situé sur un axe assurant la jonction entre Aquitaine au sud et le pôle anglo-normand au nord, le comté du Maine, contrôlé par la dynastie Plantagenêt depuis le début du XIIe siècle, occupe paradoxalement une place marginale dans l'économie et le pouvoir des comtes d'Anjou, devenus rois d'Angleterre avec Henri II. Cette situation stratégique en fait un cas d'étude remarquable : espace périphérique dans l'ensemble politique et économique Plantagenêts, le comté revêt cependant une importance capitale lors de l'affrontement entre Philippe Auguste et les souverains anglais.
Les études ici réunies permettent d'éclairer les différents aspects de l'implantation, de la circulation et de la représentation d'un pouvoir qui ne fait bien souvent que traverser le comté mais n'y réside jamais de manière durable. L'exemple du comté du Maine permet de porter un regard neuf sur l'exercice du pouvoir dans l'ensemble plantagenêt, lui conférant ainsi une valeur exemplaire. Il invite à réexaminer les pratiques du pouvoir en terme de représentation locale et de négociations avec les pouvoirs en place, révélant un équilibre subtil des forces en présence que les Plantagenêts s'efforcent de maintenir en leur faveur.
C'est enfin l'occasion de mettre en lumière les dernières recherches concernant les éléments majeurs du patrimoine manceau, comme l'abbaye de l'Epau, l'hôtel-Dieu de Coëffort ou le portail royal de la cathédrale Saint-Julien du Mans, dans lesquels les souverains Plantagenets et leurs proches investissent, comme autant de jalons matériels de leur pouvoir.