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« Tiens, regardez-moi cet imbécile ! Il ferait mieux de nous aider à éponger au lieu de se pavaner dans la rue. »Le 12 juin 2018, j'ai reçu cette phrase comme un électrochoc : je ne voulais plus être maire, je ne me représenterais pas. Depuis 5 heures du matin, avec mes équipes, nous étions sur le pied de guerre pour limiter les dégâts causés par la crue du ruisseau qui traverse Saâcy-sur-Marne, le village dont je suis le maire.
Malgré nos efforts, une vague de boue avait finalement envahi la commune. C'était grave, mais le pire avait été évité. J'étais le maire de ce village, et si les caves étaient inondées, c'était entièrement ma faute... Tout mon engagement au service de ma commune venait de voler en éclats. Je ne voulais plus de cette lutte quotidienne, pris en étau entre les exigences toujours plus grandes des administrés et le désengagement notoire de l'État.
Je n'en pouvais plus d'essayer de faire mieux avec moins, d'endosser toujours plus de responsabilités avec moins de reconnaissance. Je n'avais plus le courage de continuer. Dans cet ouvrage, j'ai voulu restituer la vie quotidienne du jeune maire d'une commune de 1 800 âmes, mon expérience du terrain, mes indignations comme mes joies, ma solitude face à l'État absent ou incompréhensible, ma souffrance devant l'égoïsme des administrés et la violence de la fonction, mes satisfactions aussi, quand je réussis à améliorer la vie du village, ma lutte pour faire revenir des commerçants, pour réhabiliter les rues, renforcer la sécurité...
Les maires sont les premiers témoins de l'évolution de notre société et, pour beaucoup, il s'agit même du plus beau mandat de notre République. Je souhaite que mon témoignage, mes suggestions fassent qu'ils soient mieux entendus et, bien sûr, davantage soutenus par leur village, par leur ville, par l'État.
Pierre-Emmanuel Bégny a 35 ans ; maire de Saâcy sur marne depuis 2014, son premier mandat.
A travaillé pour la Grande récrée et différents cabinets ministériels. Vice-Président de l'agglomération de Coulommiers.
extra !!!!!
J'ai dévoré ce livre, je ne suis pas maire, je dirais plus loin ce que je suis. Mais j'ai compris la détresse de ce Maire - Il suffit d'une petite poignée d'administrés pour pourrir l'ambiance, bien souvent ce sont des gens qui ne participent à rien et ne s'investissent dans aucune action sociale, mais qui ont la méchanceté au bout de la langue : ils sont incapables de demander ou de se faire expliquer pourquoi ils n'obtiennent pas dans leur délai ce qu' ils souhaitent, ou même essayer de comprendre ... bref, ils sont foncièrement méchants, et n' hésitent pas à se gausser en public d'avoir cartonné le Maire...
petite fierté de petites gens avec de petits cerveaux... et je vis un peu la même chose en tant qu' employeur : cela fait 43 ans que je fais évoluer mon entreprise et me bat au quotidien contre des lois scélérates établies par des lâches qui jouent à la perfection du transfert de responsabilité. Mon métier me passionne autant qu'il me rebute aujourd'hui : je suis un artisan dans l'âme, et aujourd'hui, je dois être juriste, comptable, fiscaliste, etc.... sauf ... marbrier... et cher Monsieur BEGNY, il y a bien longtemps que j' aurais aimé moi aussi mettre un terme à mon mandat, mais c'est plus qu' impossible.
Sur ma carrière, j'ai crée 19 emplois , rien d 'extraordinaire, j'ai juste fait mon travail d 'employeur ... et je vois tout doucement périr la mentalité de trop de citoyens qui n'ont aucune éthique et qui occasionnent l' effet boule de neige ...au final ,je préfère quitter cette terre plutôt que d'y arriver ! j'ai trop de bons souvenirs où mon père pouvait dire à son compagnon " tu me fais ch.... etc..." puis " houla , mais il est 9 heures , allez attrape ton verre, qu' on trinque un coup !! " je crois que nous sommes aux portes de la décadence, même l' effet escompté par le covid ne sera qu'une parenthèse ....
allez j'arrête ici , je ne vais pas écrire un livre ... Félicitation pour le vôtre cher Emmanuel, de plus il n'est pas écrit en règlement de compte, c'est juste un plaidoyer. A lire absolument