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Car ce petit livre, écrit comme un hommage à Raymond Queneau, aussi partiel que partial, s’intéresse aussi bien à la langue française, à sa grammaire, son orthographe, qu’aux poètes ou aux écrivains, petits et grands. Avec érudition et humour, il délivre des conseils pour devenir un Grantérudit, un critique littéraire émérite, un exégète pertinent, un jury de prix littéraire accompli. Reconnaissons-le : parler de manière pertinente des livres que l’on a lus n’est pas chose facile, Les éditeurs qui ont refusé le manuscrit d’A la recherche du temps perdu, du Nom de la Rose ou de La Conjuration des imbéciles en témoignent.
Comment parler en effet du style ou de la langue d’un écrivain, alors que nous sommes souvent incapables de distinguer un conditionnel passé deuxième forme d’un plus-que-parfait du subjonctif. Et que dire du fond, de la matière même d’un livre ? Certains lecteurs s’offusquent de l’obscénité de Sade, quand d’autres au contraire apprécient l’élégance de la prose du divin marquis, tout en saluant l’originalité de sa philosophie matérialiste.
Et que dire de ces phrases de roman isolées, dégagées de leur contexte, et qu’aucun lecteur ne saurait attribuer à coup sûr à un prix Nobel de littérature ou à un auteur de la collection Harlequin ? Doit-on enfin s’amuser de Chateaubriand lorsqu’il décrit un vol de pingouins, ou bien saluer la précision de son vocabulaire ? Une drôle de déclaration d’amour impertinente aux livres et à la littérature…