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Dès la fin du XVIe et tout au long du XVIIe siècle, les grands ordres missionnaires de France se sont, dans l'esprit du concile de Trente, efforcés d'évangéliser les paysans du royaume, puis sont allés porter la foi aux Indiens de Nouvelle-France, aux Turcs et aux Chinois. Ils ont découvert avec horreur qu'un paysan breton pouvait être aussi ignorant de la foi qu'un " sauvage ". François de Sales en tête, les élites chrétiennes se sont alors convaincues que, pour assurer leur propre salut, il leur fallait arracher les autres hommes à la tyrannie de Satan.
A partir de 1620, nombreux sont les missionnaires qui, en France comme dans les terres nouvelles, vont se lancer dans cette guerre sainte, dont l'enjeu est la conquête des âmes. Différentes méthodes de conversion vont voir le jour, les jésuites et les capucins privilégiant des techniques que les plus zélés tenteront ensuite de mettre en application de l'autre côté de l'océan. Ces soldats de Dieu - Érasme parle des " héroïques et illustres conducteurs de l'armée de Jésus-Christ " -, chargés de détruire l'ignorance, durent se faire explorateurs, ethnographes, interprètes.
Du choc des cultures qui se produisit alors au nord du Nouveau Monde, nous ne connaissons que la vision européenne, mais les autochtones ne furent sans doute pas aussi malléables qu'on l'a dit, car la christianisation de la Nouvelle-France passait par la sédentarisation des populations et rimait avec européanisation.