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Son nom évoque la norme bourgeoise de l'appartement parisien si prisé des agents immobiliers. Mais l'oeuvre d'Haussmann est autrement plus vaste. Durant dix-sept années d'un gigantesque chantier, le préfet de la Seine a fait de Paris la capitale la plus moderne de son temps, traçant la perspective des avenues, aménageant les espaces verts, organisant la distribution de l'eau et du gaz, créant les égouts.
Rien, pourtant, ne semblait prédestiner ce petit-fils d'immigrés allemands et luthériens, engagé dans une morne carrière administrative, à se lancer dans pareille entreprise.
Rien, sinon son exceptionnelle puissance de travail, sa curiosité très moderne pour l'industrie, et... la rencontre inespérée de Louis Napoléon Bonaparte un beau matin de janvier 1849. De ce jour Haussmann saura être la parfaite incarnation du mythe bien français de l'homme providentiel accouché par l'Histoire.
Et rarement l'histoire de la France aura été plus magistrale que sous le Second Empire.
Symbole de ce régime tant décrié et qui fut cependant le premier à prendre acte de l'importance de l'économie, Haussmann fut aussi un viveur, amateur de bons vins et de jeunes femmes, organisant les plus fastueuses des fêtes impériales. Si l'homme est controversé, son oeuvre nous parle toujours. « Les hommes ne sont grands, disait Napoléon, que par les monuments qu'ils nous laissent. » Haussmann nous a légué le visage actuel de Paris, qui peut encore prétendre au titre de plus belle ville du monde.