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Au IXe siècle, sous le règne de Louis le Pieux, fils de
Charlemagne, un jeune moine bénédictin, issu de l'abbaye
bénédictine de Corbie (Picardie), est désigné pour aller
prêcher les Danois et les Suédois. De ces peuples qui vivent
sur des eaux hostiles, en des royaumes à la géographie
fabuleuse, l'Occident ne connaît encore que la "fureur". C'est
pourtant à la rencontre de ces "peuples du dehors" que, porté
par le désir de "les gagner au Seigneur", Anschaire descend le
Rhin, rejoint la Frise et les confins du Danemark, avant
d'entreprendre le périlleux voyage de Birka, l'ancienne cité du
lac Malar, qui est alors le plus grand port de la Suède.
Or, dans
"cet autre monde", le moine lettré, formé au sein du cloître,
découvre, sous les dehors de ce qu'on appelle, en ce temps-là,
le paganisme, une culture ancienne, radicalement étrangère :
celle des vieux peuples germaniques, pour qui prime avant
tout l'ordre de la nature. Anschaire est accueilli avec courtoisie
par les rois devant lesquels il se présente ; mais, invoquant
"l'ancienne coutume", ils se dérobent eux-mêmes à son
message et refusent le baptême.
Inlassablement, avec humilité,
celui qu'on appellera "l'Apôtre du Nord" doit prêcher
d'exemple. Rimbert, qui fut son compagnon très fidèle, lui a
consacré cette Vita pour témoigner de "la sainteté qu'il avait
connue en cet envoyé de Dieu". Il nous offre d'Anschaire un
portrait saisissant qui brille d'une singulière noblesse.