Longbourn, cela ne vous rappelle pas quelque chose ?? Le beau Darcy ??? La famille Bennett et ses filles ?? Ça y est : Orgueil et préjugés de Jane Austen. Que vous l’ayez lu ou vu au cinéma, les souvenirs sont là.
Jo Baker nous emmène dans les coulisses de cette maison bruyante. Là où vivent les domestiques, dans la cuisine, les soupentes, l’étable, la porcherie… afin, là où tout se passe pour que ces Messieurs et Dames vivent sans se soucier de rien d‘autre que de leurs tenues de bal, arranger des mariages, s’amuser… bref, de vivre comme des gens de la bonne société
anglaise fin XVIIIe, début XIXe.
N’ayez crainte, ce n’est pas du sous-Zola. Jo Baker ne donne pas dans le misérabilisme. La dureté du travail y est romancée !! Je suis un peu dure en écrivant cela, mais…. On découvre, si on ne le savait déjà, qu’il y a un fossé entre maîtres et servants, que même si il y a quelques familiarités, ce ne sont que des ombres dont ils attendent un dévouement sans faille et dont ils ne savent rien et ne veulent rien savoir, l’adage « on ne mélange pas les torchons et les serviettes » se vérifie encore.
Mrs et Mr Hill, Sarah, Polly, puis James, dont l’arrivée bouleverse le train-train quotidien, mènent une vie de dur labeur de l’aube à la nuit. L’amour que porte le couple à ses deux « filles » ressemble à s’y méprendre à un amour maternel qui ne dit pas son nom. C’est une cellule familiale dans la grande ruche.
Je me pose quelques questions lorsqu’USA Today écrit : « C’est un roman audacieux, subversif là où l’on ne s’y attend pas, et brillant à chaque ligne. Un détournement magistral d’un classique. » Rien que ça !! Je n’ai pas trouvé le subversif ni l’audace, si ce n’est que d’avoir pris la trame d’Orgueil et préjugés pour écrire son livre.
D’ailleurs, j’ai nettement préféré la partie où elle se détache de cette trame pour nous parler du passé de Mrs Hill, de la guerre en Espagne où a combattu James.
Un livre que j’ouvrais avec plaisir, une lecture agréable qui a certainement patie de 2 précédentes lectures : Chems Palace et des mille et une façons de quitter la Moldavie. L’écriture de Jo Baker est charmante et légère, peut-être trop légère. J’aurais aimé beaucoup plus de profondeurs, plus de corps. Vous me direz que le livre de Jane Austen est, lui aussi, léger.
Cuisines et dépendances
Pour les fans des romans de Jane Austen, la vision de Longbourn par leurs domestiques et leurs propres histoires moins romantiques certes mais tout aussi romanesques! Un régal On a envie de relire les romans et de revoir les adaptations tv et cinéma pour leur prêter plus d'attention!