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Tout le monde savait. Tout le monde se doutait. Beaucoup de gens avaient leur petite idée de ce qui pouvait m'arriver dans l'intimité du foyer. Les coups, la violence banalisée, les humiliations quotidiennes... Tous les invariables de cette vie qui n'en est pas vraiment une. Un jour, pour qu'il ne nous tue pas, je l'ai tué. Depuis cette nuit-là, celle du 13 mars 2016, le sommeil ne m'a plus jamais trouvée.
Je pense à mon procès. Ces cinq jours devant la cour d'assises de Chalon-sur-Saône, au cours desquels la société va me demander de raconter mon histoire. C'est encore un combat entre lui et moi. Est-il possible qu'on me comprenne ? Vais-je être écoutée, ou entendue ? Est-il encore capable de me faire du mal, de m'envoyer finir ma vie en prison ? Dès l'âge de douze ans, Valérie Bacot connaît la peur et l'emprise auprès de Daniel, son beau-père, son violeur, puis son mari et proxénète.
Elle raconte ici sa vérité, celle de la tyrannie quotidienne et de l'abandon.
Il vous faut vivre, maintenant
Ce livre me laisse sans voix et en même temps, sur ma faim.
Cette histoire est épouvantable, au-delà de ce que l'on peut imaginer dans le comportement d'un être humain envers d'autres êtres humains. Cet homme est un monstre et il méritait cette fin. Votre courage a été votre instinct de survie.
Quant à ceux qui savaient mais qui n'ont rien fait, ils ne méritent que mépris, qu'ils soient proches ou pas. Eux aussi sont responsables.
J'aurai aimé, à la fin du livre, avoir des nouvelles de votre nouvelle vie, Mme Bacot. Elle doit être très difficile à construire, et j'entends cette peur qui ne vous lâche pas mais, vous avez payé votre dette à la société, vous êtes libre de vivre, enfin, comme vous le désirez. On ne peut que vous souhaitez le meilleur, et ne commettez pas l'irréparable, il aurait gagné et ça c'est impensable.