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Islande
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famille
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culpabilité
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ecriture
Tourner la page fait partie de ces romans qu’il faut apprivoiser doucement, tant sa structure et son univers sont particuliers. Dans un récit morcelé, fait de bonds dans le temps et de digressions, c’est une jeune femme prisonnière de son quotidien et obsédée par sa famille qu’on nous raconte. Si j’ai d’abord pu être un peu déroutée, je me suis ensuite laissée emporter par ce récit immersif. Comprendre : il faut s’accrocher, parce que ça vaut le coup.
Eyja voudrait écrire, elle, la fille en marge, qui n’a pas le caractère dur des femmes de sa famille. Avec beaucoup
de justesse, l’auteure nous invite dans l’intimité des mères, des filles, plus personnages que personnes, qui fascinent autant qu’elles effraient. Des femmes qui boivent, lisent, écrivent, tiennent leur ménage puis abandonnent, des femmes qui aiment. Eyja invente des noms aux figures qui peuplent son univers, « La Reine du ski », « Le coup de vent »… Et lorsque sa grand-mère l’arrache à son inertie pour l’envoyer en Suède, c’est un vrai processus de rééducation qui s’enclenche : s’affranchir de la culpabilité pour pouvoir écrire.
J’ai été très touchée par le personnage d’Eyja, qui ne parvient ni à être « femme » selon son modèle familial, ni à être écrivain mais qui sans le savoir, puise depuis toujours dans les histoires de ses terres et de ses racines pour pouvoir raconter les êtres incroyables qui l’entourent. D’une façon résolument moderne et sensible, l’auteure nous parle d’un parcours d’écriture mais surtout d’émancipation.
Et puis c’est aussi un pays, une culture et tout un tas de mythes qu’on découvre dans ce roman. Il y a un tel sens du détail qu’on est tout de suite plongé au coeur de cette Islande rude mais aussi source d’imaginaire. (Oui, j’ai eu froid.) L’authenticité de son écriture est à mon sens le vrai point fort de ce livre.
Tourner la page
Tourner la page fait partie de ces romans qu’il faut apprivoiser doucement, tant sa structure et son univers sont particuliers. Dans un récit morcelé, fait de bonds dans le temps et de digressions, c’est une jeune femme prisonnière de son quotidien et obsédée par sa famille qu’on nous raconte. Si j’ai d’abord pu être un peu déroutée, je me suis ensuite laissée emporter par ce récit immersif. Comprendre : il faut s’accrocher, parce que ça vaut le coup.
Eyja voudrait écrire, elle, la fille en marge, qui n’a pas le caractère dur des femmes de sa famille. Avec beaucoup de justesse, l’auteure nous invite dans l’intimité des mères, des filles, plus personnages que personnes, qui fascinent autant qu’elles effraient. Des femmes qui boivent, lisent, écrivent, tiennent leur ménage puis abandonnent, des femmes qui aiment. Eyja invente des noms aux figures qui peuplent son univers, « La Reine du ski », « Le coup de vent »… Et lorsque sa grand-mère l’arrache à son inertie pour l’envoyer en Suède, c’est un vrai processus de rééducation qui s’enclenche : s’affranchir de la culpabilité pour pouvoir écrire.
J’ai été très touchée par le personnage d’Eyja, qui ne parvient ni à être « femme » selon son modèle familial, ni à être écrivain mais qui sans le savoir, puise depuis toujours dans les histoires de ses terres et de ses racines pour pouvoir raconter les êtres incroyables qui l’entourent. D’une façon résolument moderne et sensible, l’auteure nous parle d’un parcours d’écriture mais surtout d’émancipation.
Et puis c’est aussi un pays, une culture et tout un tas de mythes qu’on découvre dans ce roman. Il y a un tel sens du détail qu’on est tout de suite plongé au coeur de cette Islande rude mais aussi source d’imaginaire. (Oui, j’ai eu froid.) L’authenticité de son écriture est à mon sens le vrai point fort de ce livre.